Aristide Bancé : "Que chacun écrive son histoire avec sa propre plume"

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Aristide Bancé : "Que chacun écrive son histoire avec sa propre plume"

Aristide Bancé : "Que chacun écrive son histoire avec sa propre plume"

Dans un long message posté depuis son compte Facebook, le meilleur joueur du championnat Ivoirien retrace son parcours depuis son enfance où le football représentait encore un rêve pour lui, jusqu’à son récent engagement avec le club Égyptien d’Al Masry.


Le message de Bancé :

 

« À williamsville, en famille, quand nous étions petits, un autre frère (Mathieu) et moi étions les seuls supporters de l'Africa sport pendant que tous les autres frangins ainsi que les parents étaient des irréductibles supporteurs de l'Asec mimosas. Mon père avait posé même une nappe jaune et noir par-dessus notre petite télé blanc-noir pour nous rappeler que dans sa maison, c'est mimos ! J'étais Oyé moi, membre associé, confronté souvent dans des disputes avec les autres pour une affaire de rivalité de clubs.


Rêvant de devenir footballeur, jouer à l'Africa ou à l'Asec, peu importe, représentait en ce temps-là, une ambition utopique et irréalisable au point où au quartier des langues disaient ceci de moi : TOI COMME ÇA LÀ TU PEUX JOUER À L'ASEC OU À L'AFRICA ? TU T'ES BIEN REGARDÉ ? RÊVE PAS LÀ !

 

Mais mon rêve m'a conduit plus loin que ça, en me faisant fouler les plus luxueuses pelouses Européennes, de la Belgique en passant par l'Ukraine jusqu'à débarquer en Allemagne, cramponnant aussi dans les pays du Golfe...


En novembre 2016, alors que le championnat Lettonien marquait une longue trêve et qu'il me fallait être compétitif pour la Coupe d'Afrique, je fis délibérément le choix de l'Asec mimosas, générant des railleries et des insultes d'un nombre incroyable de personnes tant sur les réseaux-sociaux que dans la vie active. 


Figurez-vous aussi que dans ma commune, les mêmes qui avaient dit de moi dans les années 2000 qu'il m'était trop prétentieux de m'imaginer à l'Africa ou à l'Asec avaient retourné leurs vestes. Ces mêmes langues avaient changé de propos en me disant ceci : PRO, TU VIENS FAIRE QUOI À L'ASEC. TU NOUS DEÇOIS PARCE QUE TU ES TROP GRAND POUR ÇA.

 

Vous voyez la versatilité de l'être humain ?

Moi ancien supporter Oyé, l'aventure fut fabuleuse avec mes mimosas, soldée par le trophée du championnat en fin de saison après 7 ans de disette, soldée aussi par trois trophées pour mon escarcelle (meilleur buteur, meilleur joueur de Ligue 1, prix spécial de la FIF) et soldée surtout par le changement de langage de tous ceux qui avaient dit des médisances sur mon choix devant qui j'avais la rage d'un grand défi. Vous voyez la versatilité de l'être humain ? Dans ces mêmes bouches, il y a à la fois l'hiver et le printemps, l'eau et le feu, et elles crachent ce qu'elles veulent, tant que ça leur plaît.


Comme quoi, vaut mieux écouter parfois la petite voie de son cœur que la voix d'une masse euphorique et passionnée. (Car je ne serais pas revenu au bercail si je m'étais laissé impressionné et avais suivi les désirs ou conseil de la masse).

 

Le conseil  de Bancé à ses confrères

À mes confrères professionnels qui ont besoin de se ressourcer au championnat local et qui sont barricadés par la peur des mauvaises langues, ou encore par une honte quelconque que je ne saurais qualifier, sachez que ça ne change en rien à ce que le football vous a apportés, ça ne change en rien à ce que vous avez réalisé, ça ne change en rien à ce que vous êtes. Alors, foncer, c'est vous donner du plaisir ainsi qu'aux inconditionnels supporters. Et Dieu seul sait que du plaisir, j'en j'en eu. Même si j'ai souvent reçu des coups, je ne regrette rien.

 

Le temps des remerciements

C'est l'occasion de dire merci à l'Asec Mimosas, à tous ses vaillants dirigeants (avec à sa tête maitre Roger Ouegnin) et à ces coéquipiers formidables qu'il m'a été donné de rencontrer. Comme dans un film, l'aventure a été merveilleuse vous. 

 

J'ai passé une saison magnifique avec les mimosas, mon ex club rival devenu mon club de cœur. 

 

Merci à la fédération ivoirienne de football et à son président pour ce prix spécial à moi décerné qui symbolise également leur reconnaissance. Merci pour cet honneur. Une pensée particulière pour Monsieur Sorry Diabaté dont l'inestimable amabilité me fait perdre mon latin. Merci ! Merci !

 

Al Masry, un choix évident !

Aujourd'hui, je me suis engagé dans une nouvelle aventure footballistique en signant avec AL MASRY d'Égypte. Entre le Golf et certains clubs français, j'ai senti que ce club me désirait le plus, Hossam Hassan son entraîneur m'ayant démontré tout son incroyable attachement, allant jusqu'à m'appeler incessamment pendant toute ma saison et à envoyer un missionnaire à Abidjan pour venir me chercher. À 32 ans, l'on va où l'on se sent le plus aimé, certain d'avoir au-delà du portefeuille, un large temps de jeu.

 

Le conseil de Bancé à ses FAN

Après mon engagement avec l'Asec qui a tant fait couler d'encre, je voudrais qu'on retienne de mon passage qu'en toute chose, en amour, en projet, en travail, en amitié, EN FOOTBALL, l'orgueil n'apporte jamais rien de positif. Et on risque de passer à côté de l'essentiel si on se laisse fébriles, affaiblis, guidés par les avis et choix des autres, qui ne sont pas toujours censés savoir ce qui est bien ou bon pour nous.

 

QUE CHACUN ÉCRIVE SON HISTOIRE AVEC SA PROPRE PLUME. LES AUTRES VIENDRONT LA LIRE ET APPLAUDIR. »

 

Aristide Bancé

D'où provient l'info

  • Source : MondialSport.ci
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  • Date de publication :
  • Dernière mise à jour : Mar, 18 Jul 2017 à 23h 31
  • Contacter l'auteur : news@mondialsport.net

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