Baky Koné : ‘‘Avec mon 1er salaire ? J’ai acheté un sac de riz à ma mère!’’

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Baky Koné : ‘‘Avec mon 1er salaire ? J’ai acheté un sac de riz à ma mère!’’

Baky Koné : ‘‘Avec mon 1er salaire ? J’ai acheté un sac de riz à ma mère!’’

De vendeur de Tomates au marché de la place à Président de la Section Football de l’ASEC Mimosas, l’ex-international Ivoirien a un parcours qui force le respect. Dans un entretien accordé à So Foot, Bakari Koné, dit ‘‘Baky’’ revient sur ses débuts…


Pur produit de l’Académie MimoSifcom (centre de formation de l’ASEC Mimosas) qu’il a intégré à l’âge de 12 ans, Bakari Koné a commencé tôt à travailler pour venir en aide à sa mère, commerçante dans la commune d’Adjamé (Abidjan).

« Je suis originaire d’un quartier populaire qui s’appelle Adjamé. Comme Kader Keita, je travaillais au marché toute la journée pour aider ma mère. Ici, les gens le surnomment ‘‘Popito’’, car il vendait des glaces. Moi, c’était des tomates.

C’était difficile, mais cela m’a beaucoup aidé pour la suite de ma carrière, cela m’a forgé le caractère. Le football, ce n’est pas pour les gosses de riches. Quand tu n’as pas un passé douloureux, tu ne peux pas surmonter certaines situations. »

relate-t-il.

 

En 2001, il intègre l’équipe Pro de l’ASEC et vient en aide à ses parents notamment à sa mère.

« Avec mon premier Salaire ? J’ai acheté un sac de riz à ma mère. Quand l’ASEC m’a pris en charge, cela a enlevé un poids des épaules de ma famille, car il y avait une bouche de moins à nourrir. »

 

‘‘Maman Baky’’ ? défense de dire du mal d'elle ! A l’époque où il évoluait à Lorient (2003-2005), un joueur de Saint-Étienne l’a appris à ses dépens.

« À Lorient, j’ai même été suspendu trois matchs pour une bagarre générale contre Saint-Étienne. Un adversaire (Vincent Hognon, N.D.L.R.) avait dit des choses sur ma mère. C’était la seule chose à ne pas faire ! Je lui ai répondu : ‘‘Toi et moi, on va mourir ensemble’’, et je ne l’ai pas lâché de tout le match.

À la fin, il a essayé de me choper, bien sûr j’ai répondu et ça s’est terminé en bagarre. J’en ai parlé avec Gourcuff et il a compris le pourquoi du comment. Je ne suis pas fier de cet épisode, mais je ne le regrette pas. Il y a des choses auxquelles on ne touche pas. »

raconte l’ancien attaquant Ivoirien (43 sélections et 9 buts).

 

En 2002, Baky quitte la Côte d’Ivoire pour une destination plutôt inhabituelle en début de carrière : le Qatar. L’académicien saisit cette opportunité pour faire taire ses détracteurs qui qui ne lui prédisait pas un grand avenir du fait de sa petite taille (1m64).

« Je ne sais plus qui m’a parlé d’une opportunité là-bas et je l’ai saisie, car après quatre saisons à l’ASEC, c’était le moment de partir.

Je voyais mes frères s’en aller les uns après les autres et je commençais à saturer. J’ai longtemps attendu à cause de ma taille. On me disait trop petit pour jouer l’Europe. Avec le recul, je n’en veux pas à ceux qui disaient ça, car leurs critiques m’ont aidé à devenir ce que je suis aujourd’hui. Ils pensaient me faire du mal, mais cela m’a juste motivé.

Chaque fois que je montais sur le terrain, je me disais qu’il fallait que je prouve à ces messieurs qu’ils avaient tort. Du coup, des buts de la tête, j’en ai mis beaucoup ! J’avais même un meilleur jeu de tête que pas mal d’attaquants de deux mètres. Je ne suis pas prétentieux, c’est la vérité. »

 

On le sait tous, Qatar rime avec gros salaire et gros salaire avec folie des grandeurs quand on commet l’erreur d’oublier d’où l’on vient. Une imprudence dont se sent coupable l’ancien ‘‘vendeur de tomate’’.

« Ma seule faiblesse, c’est que j’ai toujours bien aimé les voitures. Au Qatar, j’ai acheté un Porsche Cayenne qui venait à peine de sortir, et franchement c’était un peu trop cher. J’ai culpabilisé sur le moment, parce que c’est comme si j’avais oublié d’où je venais. Tu te dis que tu peux utiliser l’argent pour faire quelque chose de meilleur. Encore aujourd’hui, j’en ai un peu honte… »

confie-t-il.

 

Au-delà de ce fait marquant de sa vie, c’est un conseil à la jeune génération que le ‘‘petit Bakari’’ a souhaité véhiculé par le biais de cet entretien accordé au magazine français.

« Malgré le succès, il ne faut jamais oublier qu’il y a des personnes qui souffrent et qui n’ont pas la même chance que toi. Avoir des facilités, ça ne veut pas dire narguer les gens ou leur montrer tout ce que je possède. C’est triste à dire, mais la jalousie est un fléau en Afrique.

Quand je vendais les tomates au marché avec ma mère, personne ne me calculait. Maintenant que le petit Bakari est devenu grand, les gens regardent ce que je suis et ce que j’ai. Ce qui les intéresse, c’est la carcasse, pas ce qu’il y a au fond. »

a-t-il conclu.

 

Baky a joué au Qatar de 2002 à 2003 avant de s’envoler pour la France avec Lorient, Nice et Marseille puis de revenir entre 2010-2014. Il a ensuite fait une pige aux Emirats Arabes Unis puis au Paris FC avant de signer son retour dans son club formateur, l’ASEC Mimosas.

D'où provient l'info

  • Source : MondialSport.ci
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  • Date de publication :
  • Dernière mise à jour : Jeu, 17 Jan 2019 à 20h 48
  • Contacter l'auteur : news@mondialsport.net

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