Souvenir – De tous les attaquants de sa génération, Pokou a payé le tribut le plus lourd au jeu dur

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Souvenir – De tous les attaquants de sa génération, Pokou a payé le tribut le plus lourd au jeu dur

Souvenir – De tous les attaquants de sa génération, Pokou a payé le tribut le plus lourd au jeu dur

Il a connu une montée foudroyante. Ce n’est pas étonnant. Laurent Pokou, avant-centre de l’ASEC Mimosas et de la sélection de Côte d’Ivoire, ne connait qu’une méthode : foncer droit au but. Il est opportuniste, réaliste et amoureux du but.


En 1968 à Addis-Abeba et en 1970 à Khartoum, il fut le meilleur réalisateur de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Quand il entre sur le terrain, il est tendu, il ne se calme que lorsqu’il a envoyé le ballon dans les filets. Il possède un crochet et un « coup de reins » irrésistibles. Il tire fort des deux pieds. Avant de pointe, il aime revenir en arrière, partir de loin avec le ballon, se fiant à sa vitesse, son drible et à son shoot. Il possède une formidable détente et un bon jeu de tête. Dans le jeu collectif, Pokou (1,72m, 69kg) a toujours eu besoin de s’améliorer. De même que sur le plan du fair-play, car, à 30 ans (il est né le 08 août 1947 à Abidjan), il garde un caractère irascible, il se fâche quand il est bousculé, réplique à l’adversaire malveillant. Mais le réflexe d’autodéfense n’a pas suffi pour lui épargner les mauvais coups.

 

Un dimanche après-midi de février 1971, il quitte le stade Houphouët Boigny sur une civière, le genou gauche en piteux état. Evacué sur Lyon, il est opéré et reste indisponible pendant huit mois. La reprise est laborieuse, le moral entamé. Il ne se console qu’en 1972, lorsque Rachid Mekhloufi l’incorpore dans la sélection d’Afrique qui s’en va disputer la mini-Coupe au Brésil.

 

C’est un Pokou revigoré, volontaire et aguerri  qui rentre à Abidjan. Il conduit l’ASEC à son second doublé, mais ne peut, malgré les matches extraordinaires, lui permettre de vaincre, en Coupe d’Afrique, le Hafia de Conakry. Ce semi-échec l’incite à aller tenter son aventure professionnelle.

 

Le 5 janvier 1974, il débute avec le Stade Rennais, où il fait sensation, gagne les faveurs de la foule et l’admiration des connaisseurs. Par son efficacité, il sauve le club breton de la dégringolade. Seulement, isolé face aux coups qui pleuvent dans le football « moderne », esseulé en pointe, Laurent Pokou ne peut longtemps préserver ses chevilles et ses genoux meurtris. Il ne peut empêcher Rennes de chuter et l’accompagne en division II. Il se « bat » pour assurer la remontée. Hélas ! Face aux « tueurs » de la division II, les musclés n’en peuvent mais, et cette fois-ci le genou droit cède. Le calvaire recommence. Première opération non réussie à Tours. Seconde effectuée par un spécialiste parisien. Une rééducation interminable, presque quatorze mois d’arrêt. Une reprise sur le bout des pieds avec l’espoir de recouvrer un jour la plénitude de ses moyens sous les couleurs de l’AS Nancy-Lorraine.

 

De tous les attaquants de sa génération, Pokou a payé le tribut le plus lourd au jeu dur.

 

Extrait de Football Africain, Mahjoub Faouzi

 

Laurent Pokou, décédé le dimanche 13 novembre 2016 à Abidjan.

Une légende ne meurt jamais ! 

D'où provient l'info

  • Source : MondialSport.ci
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  • Dernière mise à jour : Lun, 14 Nov 2016 à 11h 36
  • Contacter l'auteur : news@mondialsport.net

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