Elections FIF : Fernand Dédeh se prononce sur les forces et faiblesses des 3 candidats

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Elections FIF : Fernand Dédeh se prononce sur les forces et faiblesses des 3 candidats

Elections FIF : Fernand Dédeh se prononce sur les forces et faiblesses des 3 candidats

Emérite journaliste, Fernand Dédeh s’est penché sur les différentes forces et faiblesses des candidats à la présidence de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF). A 24 heures du scrutin, Sory Diabaté, Yacine Idriss Diallo et Didier Drogba ont été passés au peigne fin par l’ancien journaliste de la RTI


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Le nouveau président de la fédération ivoirienne de football sera connu ce samedi 23 avril 2022, sauf blocage de dernière minute. Le Comité de normalisation a déjà pris ses quartiers dans la capitale politique du pays, Yamoussoukro. Le comité d’organisation de l’assemblée générale élective de la FIF est formel : tout est fin prêt. Les dispositions sécuritaires draconiennes ont été prises : seules les personnes, détentrices d’un badge, auront accès à l’esplanade de la Fondation Félix Houphouët-Boigny de la Paix. 80 journalistes ont été accrédités pour la couverture des assises.

 

Ce jeudi 21 avril 2022, le comité de normalisation et les représentants des candidats ont tenu la dernière réunion de cadrage pour harmoniser les points de vue. Les représentants des candidats Sory Diabaté et Idriss Diallo ont posé des préalables, relatifs « à l’éligibilité sous réserves des enquêtes d’intégrité » et à l’ordre du jour. La présidente du Comité de normalisation a invité les délégués à la saisir par écrit.

 

Pendant ce temps, les candidats battent campagne. Chacun est sûr de son fait. Chacun déclare que les intentions de vote lui sont favorables. Les uns et les autres sont surtout conscients de ce que « dans le milieu du football, le sable est mouvant ». Le Oui d’un dirigeant de club ne signifie pas du tout, « je vote pour toi ».

 

À Jour J-1 de l’une des assemblées générales électives la plus suivie dans le monde du Sport, quelles sont les chances des différents prétendants à la succession de feu Augustin Sidy Diallo ?

 

1- Sory Diabaté : Ses partisans l’appellent le Pitchitchi. Il surfe sur l’héritage du défunt président de la fédération ivoirienne de football. « Il me disait, toi, c’est moi. Moi, c’est toi. ». Il essaie d’entretenir la mémoire de l’illustre disparu pour la fraternité qui les liait mais aussi pour garder autour de lui et autour de sa candidature, les présidents de clubs qui ont toujours soutenu l’Enfant de Djekanou. Il met en scène les enfants de Sidy Diallo, la famille Sidy Diallo pour les besoins de la cause. « Inchallah, on est ensemble », a affirmé le fils aîné de l’ancien président de la FIF, devant ses tantes, émues, le samedi 16 avril 2022, lors du lancement de la campagne de Sory Diabaté à l’hôtel Ivoire.

 

Au-delà, l’Enfant de Bingerville a peaufiné un projet pour le moins alléchant qui prend en compte les réalités du football ivoirien. Revalorisation du football national, du championnat des jeunes, augmentation de la subvention aux clubs, construction du musée du football, création de la boutique de la FIF, formation des cadres à tous les niveaux. Il nourrit le rêve d’améliorer drastiquement les revenus des athlètes et de construire des stades pour les clubs dans les différentes régions du pays.

 

La faiblesse du candidat Sory Diabaté se trouvent justement dans sa longue présence à la fédération. Il a connu les moments de gloire avec Jacques Anouma et avec Sidy Diallo. Mais aussi, il porte une part des échecs et des problèmes relationnels dans la famille du football de ces dix dernières années.

Sidy Diallo a été très pragmatique. Il a tenu tous les engagements ou presque pris pendant sa campagne électorale. Seulement voilà, il a été usé par les crises qui ont secoué sa gouvernance. Tensions, procès et rupture avec le sponsor historique du football ivoirien, Orange, rupture avec son partenaire de FIF-Prod qui réclame aujourd’hui environ 500 millions à fédération, division de la famille du football. Ce qui a conduit à la mise en place du comité de normalisation. Et Sory Diabaté, métronome à la FIF, était la cible de toutes les attaques.

 

2- Idriss Diallo : Plus affable que lui, plus open que lui, tu meurs. Il est prêt à tous les débats et sait dire les choses posément. Un homme de communication qui sait rigoler de tout. Il est un proche parmi les proches de Jacques Anouma. Lui aussi est un enfant du football. Il a été pendant les deux mandats de Jacques Anouma, à la tête de la fédération, le vice-président chargé du Sponsoring. Il avait l’entregent pour avoir été directeur commercial à la LONACI. Les temps étaient en plus favorables. Jean-Marc Guillou et Me Roger Ouegnin venaient de mettre sur le terrain, des Académiciens qui ont fait refleurir le football ivoirien. Évidemment, les sponsors accouraient. Il fallait juste un peu d’organisation et de gestion professionnelle et le tour était joué. C’était la belle époque où les places VIP étalent à 100 mille FCFA et elles s’arrachaient comme des petits pains.

Idriss Diallo s’est mis volontairement en vacances de la vie fédérale après le départ de Jacques Anouma. Il est revenu à la faveur de la présente élection à la présidence de la FIF. Il s’est rapproché du groupe de contestataires de la gouvernance de Sidy Diallo et Sory Diabaté. Le GX était piloté par Malick Toé. Ce dernier a fait la place à Idriss Diallo, sous l’arbitrage de feu Hamed Bakayoko…

 

Idriss Diallo a un projet de rassemblement de la famille du football et met en avant, son expérience et sa capacité à mobiliser les annonceurs et les partenaires.

Les faiblesses de Idriss Diallo se trouvent justement dans le GX. Il n’a jamais été majoritaire. Autrement, il aurait fait couler le bateau Sidy Diallo. Mais il avait une capacité de nuisance. De sorte qu’il a empêché depuis 2018, en particulier, l’équipe sortante de la fédération de travailler véritablement.

 

3- Didier Drogba : C’est le parfait président de fédération que la Côte d’Ivoire peut s’offrir au moment où le football ivoirien est au creux de la vague et surtout, en attendant la CAN2023. Didier Drogba est une véritable vitrine. Rien qu’à voir la mobilisation de la presse internationale et de l’opinion publique du seul fait de sa présence dans l’arène. Ses partisans comme ses détracteurs sont des passionnés. Il aimante le monde du football. Son projet, la Renaissance est un bouquet d’espoirs. Il met l’humain au cœur des préoccupations. Il connaît les vestiaires, la souffrance des acteurs, les difficultés des dirigeants de clubs. Il propose d’augmenter la subvention aux clubs (de 75 millions à 150 millions pour les clubs de ligue 1). C’est du pain béni pour les présidents. Une épine en moins du pied. Il parle également de formation de tous les acteurs.

 

Les faiblesses de Didier Drogba se trouvent justement dans son ambition. Ambition légitime mais déclenchée dans un environnement conflictuel. Didier Drogba le reconnaît « J’ai commis des erreurs. Je ne connaissais pas les codes. Mais j’apprends vite. »

Il a commencé sa campagne par le sommet puis par la presse internationale. Ses partisans sur les réseaux sociaux se sont enflammés oubliant pour beaucoup que l’élection à présidence de la fédération ne se fait pas au suffrage universel. Ils ont vendu plus les polémiques que le projet de leur cheval. Finalement, les positions sont tellement braquées que les discours sont inaudibles.

 

Sory Diabaté, Idriss Diallo, Didier Drogba, qui va occuper le 3 ème étage de la maison de verre de Treichville ? À vous de jouer, messieurs et Mesdames…

 

Fernand Dédeh

D'où provient l'info

  • Source : MondialSport.ci
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  • Date de publication :
  • Dernière mise à jour : Ven, 22 Avr 2022 à 11h 23
  • Contacter l'auteur : news@mondialsport.net

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