L’éminent journaliste a passé aux peignes fins toutes les décisions arrêtées par le CN-FIF ce vendredi dans les locaux de la Maison Verre.
Le ballon va de nouveau rouler en Côte d’Ivoire. C’est heureux. Les dates de reprise sont connues : le 19 mars pour la ligue 1, le 26 mars pour la ligue 2, en avril 2021, pour la division 3 et le football féminin. Soit dit en passant, Issia Wazi rejoint la D2. Avec l’Espérance de Issia en D3, le Haut Sassandra, terre de football quitte la ligue 1...
Le football s’est arrêté en Côte d’Ivoire en mars 2020, après les mesures draconiennes du gouvernement pour lutter contre la Covid19. Le blocage du processus à la fédération ivoirienne de football a retardé le démarrage de la saison 2020-2021. La guerre des clans a piétiné le football. Le comité de normalisation installé par la FIFA et dirigé par Mme Mariam Dao Gabala relance la machine. « Nous voulons mettre la balle au centre, donner de l’oxygène au malade. », dit-elle.
Situation exceptionnelle
Le comité de normalisation pare au plus pressé. « Nous sommes en état d’urgence ». La présidente du comité n’emploie pas les mots au hasard. Les acteurs du football eux-mêmes ont installé le ballon rond ivoirien sur un bateau ivre. Les délais sont courts. Course contre la montre. Dispositions exceptionnelles. Ligue 1, 14 équipes, deux poules de 7, ligue 2, trois poules de 8.
Le nerf de la guerre
La plupart des clubs vivent de la subvention de la fédération ivoirienne de football. En raison de la pandémie et surtout de la crise à la FIF, les ressources sont devenues rares. Mme Gabala n’a pas rendu publics les montants alloués à chaque club pour le démarrage de la compétition. Cependant, elle n’est pas en terrain vierge. Elle a le soutien de l’instance internationale qui l’a nommée, de l’Etat de Côte d’Ivoire qui l’a adoubée et des partenaires de la FIF, notamment le diffuseur qui a hâte de reprendre son activité et tenir son contrat. Elle va s’appuyer sur l’expertise des responsables administratifs de la ligue professionnelle.
L’audit opérationnel
L’expression qui fait couler beaucoup d’encre et de salive. Pour certains, parler d’audit, c’est d’avance faire le procès de la gestion de l’équipe précédente et l’accabler. Pour d’autres, cela n’est pas dans les prérogatives du comité de normalisation. Dans le même temps, les journalistes demandent à la présidente du comité de normalisation « quelles sont les ressources dont disposent la FIF et le comité de normalisation pour son fonctionnement et pour atteindre ses objectifs ». Elle a répondu à chaque fois « après l’audit de gestion et l’audit opérationnel. ». Pour un financier que nous avons contacté, « Quand on arrive dans toute structure on fait un audit opérationnel. On pose 3 questions simples. Où sont les documents comptables et financiers et que disent les chiffres (les faits). Ensuite comment sont organisés les opérations, qui fait quoi, qui a le droit de faire quoi, et qui s'est autorisé à faire quoi. Enfin, on pose les deux types d'informations à plat et on regarde ce qui est différent. ». Opération de routine et de transparence. Ajoutons, de bonne gouvernance.
Séparation de corps
Le directeur exécutif de la FIF, le préfet hors-grade, Sam Ettiassé n’était pas à la fédération ivoirienne de football ce vendredi 12 février 2021, lors de la conférence de presse du comité de normalisation. Son adjoint, Zito Claude était lui, présent. Documents en main. « Nous nous séparés du directeur exécutif parce que nous n’avions pas la même vision », a dit Mme Gabala sans plus de détails, exigeant le respect et la dignité du haut cadre de l’administration ivoirienne et de la FIF qui fut pendant un mois, son collaborateur. M. Sam Ettiassé est arrivé à la FIF en 2017. Il a été en première ligne dans la crise électorale qui a secoué la fédération.
Fernand Dédeh
