Dans une interview accordée à la journaliste Juliet Bawuah, le technicien Français a abordé plusieurs sujets dont la finale de la Coupe d’Afrique 2015 remportée avec les Éléphants au détriment des Black Stars.
Actuel sélectionneur de l’Arabie Saoudite, Hervé Renard a longtemps fait ses gammes sur le continent Africain en apprenant aux côtés de l’illustre Claude le Roy en 2006 en tant que sélectionneur adjoint du Ghana :
« Claude Le Roy a été la clé de ma carrière car sans lui, je n'aurais jamais fait un pas en Afrique, et parler de travailler avec l'une des meilleures équipes d'Afrique. Il connaissait parfaitement le football africain. Ce fut un honneur d'être nommé assistant des Black Stars car après la Coupe du monde en 2006, la performance de l'équipe était très élevée. Ce fut la meilleure période des Black Stars. Vous regardez mon cheminement de carrière et vous pouvez dire que j'ai beaucoup de chance. Je me suis beaucoup amélioré grâce à lui. »
Talking points from last night's interview with @Herve_Renard_HR. He maintains he is currently committed to Saudi Arabia. May return to Africa someday. Winning the AFCON with the Black Stars will also be a good challenge. #InConversationWith #3Sports pic.twitter.com/Sl4tBRDZtb
— Juliet Bawuah (@julietbawuah) May 17, 2020
Un parcours qui l’a emmené en Zambie et en Côte d’Ivoire avec lesquels il a remporté les coupes d’Afrique 2012 et 2015. Parlant de celle remporter avec les Eléphants face au Ghana, le technicien Français a reconnu que les Black Stars étaient meilleurs sur cette finale.
« J'ai récemment regardé la finale de Coupe d’Afrique 2015, ce que je n'ai jamais fait auparavant. Pour être honnête, le Ghana était meilleur que nous. Je ne savais pas au moment de la finale mais maintenant je pense que nous avons eu un peu de chance de gagner la Coupe d’Afrique. Ce peut être strictement du football ; ce peut aussi être le destin »,
a-t-il soutenu avant d’ajouter :
« J'ai eu un peu de chance mais j'ai aussi travaillé dur. C'est étrange d'avoir remporté la CAN en 2012 et 2015, avec deux équipes complètement différentes. La chance joue un rôle dans le football mais il faut provoquer la chance. Vous construisez la chance. Vous devez tout construire dans le football. Si vous n'avez pas une bonne discipline, une bonne équipe, un bon banc, vous ne pouvez pas y parvenir. Pour un tournoi comme l'AFCON, il peut être gagné sur le banc parce qu'en tant qu'entraîneur, vous comprenez parfois des choses que les joueurs ne comprennent pas. Alors avec de la chance, vous le construisez ensemble, comme l'esprit d'équipe. »
Connue pour regorger énormément de talents, l’Afrique manque malheureusement d’infrastructures mais aussi de professionnalisme pour atteindre le niveau de l’Europe. Un constat que partage le technicien Français :
« Nous devons l'améliorer. Pas le football, et pas seulement les joueurs mais aussi les choses autour du jeu. Les installations, l'infrastructure et l’organisation ; c'est ce dont le football africain a besoin. Les meilleurs joueurs du continent aident leurs clubs à gagner gros en Europe. Nous devons veiller à ce que ceux sur le continent atteignent le même professionnalisme. Lorsque l'infrastructure et l'organisation rencontrent le football, le sport devient incroyable. C'est ce qui manque un peu en Afrique. »
Pour avoir côtoyé deux des plus grands milieux de terrain d’Afrique à savoir Michael Essien et Yaya Touré, Renard s’est abstenu de faire une comparaison :
« Je ne peux pas choisir entre Micheal Essien et Yaya Touré. Essien était un joueur incroyable et un bon gars. J'étais assistant seulement au Ghana mais il me respectait comme entraîneur-chef, et pour une star de le faire, c'était super. Sur le terrain, il était fantastique. Pour Yaya Touré, j'ai eu la chance de gagner une CAN avec lui. C'est le genre de joueur qui fait la différence. Ces deux joueurs sont sur la même ligne. »
Sélectionneur de l’Arabie Saoudite, Hervé Renard a pour ambition de revenir en Afrique et de remporter une nouvelle Coupe d’Afrique cette fois avec le Ghana :
« J'ai un nouveau défi avec l'Arabie saoudite maintenant et c'est mon objectif, mais bien sûr, je reviendrai un jour en Afrique pour gagner quelque chose avec un pays, un pays qui n'a pas remporté la CAN depuis très longtemps. Bien sûr, revenir pour entraîner le Ghana sera un défi fantastique, mais personne ne sait demain. Le Ghana était en tête mais maintenant un peu en retrait.
Le potentiel est toujours le même. Un jour, ce sera votre direction et votre gouvernement qui décideront que nous voulons amener cet homme ou peut-être que nous ne le voulons pas parce que nous ne l'aimons pas. Comment pouvez-vous refuser de vous intéresser à une équipe qui se rapproche toujours et ne gagne pas ? Ce sera donc un défi fantastique. »
Un défi qu’il espère réaliser avec les frères Ayew qui selon lui méritent de remporter une Coupe d’Afrique :
« Il s'améliore car ce n'est pas facile de jouer en Premier League. Il travaille très dur. Il est intelligent ; ne parle pas trop. Jordan est dans mon cœur et j'aime son esprit. Je suis très sûr d'ici la fin de sa carrière, il fera beaucoup de grandes choses, et je souhaite pour lui et son frère qu'ils puissent gagner la CAN avant de terminer leur carrière car je pense qu'ils méritent. Il est temps pour eux. »
Concernant la fameuse chemise blanche avec laquelle il a remporté les deux Coupes d’Afrique, Hervé Renard a avoué être superstitieux et que ça ne changera jamais :
« J'ai gagné deux Coupes d'Afrique des Nations dans une chemise blanche, tu veux que je change pour quoi ? Lors de la séance de tirs au but lors de la finale de la CAN 2015 entre la Côte d'Ivoire et le Ghana, nous avons raté les deux premiers mais nous sommes allés gagner. Alors, voulez-vous que je mette une chemise rouge pour la prochaine CAN si je suis en charge d'une équipe ? Non, pas possible. Parfois, je suis superstitieux. Cela ne changera jamais »,
a-t-il conclu.