Suite aux mesures sanitaires prises par les autorités pour combattre la propagation du coronavirus, l’ASEC Mimosas a décidé de suspendre ses entraînements collectifs à Sol Béni depuis bientôt deux semaines et ce, jusqu’à nouvel ordre. Julien CHEVALIER, l’entraîneur principal et son staff ont alors adopté des comportements sur lesquels le technicien français nous donne des détails dans cette interview.
- Comment allez-vous coach ?
Personnellement, je me porte bien. Malgré l’inquiétude liée à la situation sanitaire mondiale, on fait en sorte de rester positif.
- Sol Béni vous manque-t-il déjà après la suspension des entraînements ?
Evidemment ! On est actuellement retranché le plus souvent à la maison alors, que dans le football, on a l’habitude d’être ensemble chaque jour. Là, on se retrouve isolé dans un monde un peu plus virtuel avec des échanges via internet ou téléphonique. Mais il faut s’adapter. Les décisions prises par les autorités et nos dirigeants sont largement compréhensibles.
- Comment vivez-vous cette période liée à la crise du coronavirus ?
La période est frustrante et difficile parce qu’on n’a aucune perspective claire sur ce qui adviendra. Mais il faut garder de l’optimisme, tout en restant en éveil et suivre l’actualité pour demeurer dans la réalité.
- Vous avez distribué un programme de travail individuel à chacun des joueurs. Quel est le contenu de ce programme et pourquoi devront-ils le suivre pendant ces deux semaines de suspension des entraînements collectifs à Sol Béni ?
C’est l’une des plus grandes difficultés. Les joueurs et le staff technique ont l’habitude de travailler en groupe, de se motiver entre eux. Mais nous sommes maintenant obliger de travailler, chacun de son côté. Nous avons concocté un programme de travail adapté à la situation et aux contraintes. Ce sont essentiellement des exercices de course, de renforcement musculaire, de force, de vitesses, etc. il faut que ce soit assez complet pour maintenir un niveau athlétique le plus acceptable possible. Maintenant, il faut espérer que la situation ne dure pas trop longtemps.
- Quel moyen avez-vous pour vous assurer que les joueurs respectent à la lettre leur programme de travail individuel ?
A la vérité, nous avons peu de moyens. Nous ne sommes pas suffisamment équipés en matériels électroniques par exemple (GPS ou autres). Nous comptons essentiellement sur le professionnalisme des joueurs, leur sens de la responsabilité. Ils devront comprendre l’intérêt et la valeur de ces programmes. Nous restons constamment en contact téléphonique ou par messageries pour qu’ils sachent qu’on est attentifs à eux et surtout qu’on les soutient.
- Personnellement, comment occupez-vous vos journées ?
La situation nous permet de prendre un peu de recul. Nous sommes dans des actions différentes. J’échange avec le staff (préparation des programmes, échanges avec les joueurs, etc.) On se penche également vers d’autres missions pour anticiper la saison à venir, par exemple. Quoiqu’il advienne de celle-ci, il va falloir chercher à progresser et à améliorer l’effectif.
- Il y a de fortes probabilités que les autorités prennent des mesures de confinement. Si tel est le cas, que prévoyez-vous ?
Nous serons obligés de faire comme ce que nous faisons déjà. C’est-à-dire de nous adapter, au jour le jour, avec le maximum d’efficacité. On n’est pas au-dessus des équipes comme le Real Madrid ou le PSG qui ont été obligés de mettre en congés leurs joueurs. On fera du mieux possible pour gérer la situation selon les conditions permises. Pour le moment, on profite de la chance de pouvoir sortir faire du sport, ce qui n’est plus le cas en Europe par exemple.
- Quelles sont les difficultés auxquelles vous vous attendez à la reprise, après des jours d’inactivité ?
La première difficulté est de ne pas connaître la date de la reprise. Et plus cette situation va durer, plus une reprise sera compliquée à gérer. Même pour planifier un travail individuel, on a recours à des échéances. Là, on essaye d’être dans de la mesure pour maintenir les qualités et ne pas trop surcharger le travail non plus afin de ne pas trop affaiblir les défenses immunitaires de nos joueurs et risquer de les rendre plus sensibles aux contaminations. Maintenant, espérons-que l’avance qui a été pris par les chinois et les Européens sur les recherches permettra, par exemple, d’endiguer le phénomène plus rapidement en Afrique.
- Il reste 6 journées pour mettre fin au championnat. Est-il envisageable que la saison n’aille pas à son terme ?
Voilà encore un paramètre que je ne maîtrise pas. Si l’évolution est positive comme on le souhaite, il n’y a pas de raison que le championnat n’aille pas à son terme. C’est pourquoi on essaye de se maintenir et se préparer à poursuivre la saison. Dans le cas contraire, ce ne sera pas de notre fait et ce sera un cas extrême que nous serons obligés de subir.
- Quels conseils donneriez-vous aux populations en cette période de la pandémie de coronavirus ?
Je ne suis pas un spécialiste, je suis comme tout le monde face à ce risque. Je dirais simplement à tous d’être très vigilants et de suivre à la lettre les conseils et mesures édictées par les autorités au niveau sanitaire (éviter les regroupements, les salutations, se laver les mains etc.). Si on veut que les choses évoluent, il faudra que chacun fasse des efforts de son côté et soit responsable pour éviter une propagation plus grande et des problèmes plus graves. En tout cas, que tous se protègent et se portent bien.