Né à Paris, formé à Lorient, Seko Fofana entame sa troisième saison en Serie A et se révèle être un milieu de terrain perforateur très intéressant. A 23 ans seulement, il semble rentrer petit à petit dans une toute autre dimension et ce, pour le plus grand bonheur de l’Udinese. Ensemble découvrons celui dont s'est privé Kamara Ibrahim, sélectionneur des Éléphants de la Côte d'Ivoire qui affronte le Rwanda ce dimanche 09 septembre 2018 dans le cadre des éliminatoires pour la CAN 2019.
Un titulaire en… puissance !
Repéré par Manchester City puis prêté à Fulham et Bastia, l’international ivoirien a déjà cumulé une bonne expérience du haut niveau. Dès ses premières apparitions dans le monde professionnel, il fait parler toute sa puissance et sa capacité impressionnante à percer les lignes adverses balles aux pieds. Une explosivité rare. En contrepartie, il pêche dans la justesse et perd beaucoup de lucidité aux abords des derniers mètres, oubliant ses partenaires. Pour imager, le jeune Seko c’est : une récupération, une percée de 25 mètres, puis… un drop. Il laisse donc un sentiment à mi-chemin entre la fascination et l’agacement.
Cependant depuis 2016, il semble gommer petit à petit quelques-uns de ses défauts tout en dynamisant l’entre jeu de l’Udinese. Déjà, il frappe moins et il frappe mieux. Auteur de 9 buts avec les bianconeri depuis son arrivée, Fofana est devenu un spécialiste des tentatives lointaines, pied droit ou pied gauche, lourdes ou travaillées.
Il a aussi épuré son jeu, bien qu’il soit parfois sujet à ces enflammades qui le caractérisent. Positionné en récupérateur, c’est pourtant son apport offensif qui reste depuis toujours son meilleur atout. Tour à tour, il gagne la confiance de Del Neri, Oddo et maintenant Velazquez. Preuve que l’Ivoirien possède des qualités qui font l’unanimité et qui le rendent indispensable.
Cap ou pas cap ?
Si sa progression est bien réelle, elle n’est pas encore assez flagrante pour convaincre définitivement les émissaires d’un club plus huppé. Seko Fofana doit impérativement gagner en régularité pour prétendre viser plus haut. Malgré des qualités physiques indéniables et une technique qui ne cesse de s’affiner, le milieu « box to box » de l’Udinese n’est pas irréprochable. D’abord, son attirance par le but est piégeuse.
A son poste, si c’est un plus de savoir marquer c’est aussi un moins d’absolument vouloir marquer. Une gourmandise qu’il traîne depuis toujours et dont il peine à se débarrasser, même si elle est de moins en moins présente. D’un point de vue défensif, Fofana n’est pas encore assez impactant. En terme d’agressivité, de placement et d’auto gestion, il a aussi des progrès à faire.
Avec une gestion mieux pensée de son endurance, il bénéficierait donc d’une meilleure efficacité défensive et d’une lucidité offensive pas toujours au rendez-vous. Une pierre deux coups pour un joueur qui adore porter le ballon, parfois au détriment de la fluidité que demande le jeu. En définitif, son abattage n’est pas encore à la hauteur de son coffre.
Aux côtés du sage Valon Behrami et du jeune Rolando Mandragora, l’Ivoirien endosse à la fois le costume d’apprenti et de patron. S’il parvient à tirer la quintessence de ces rôles, Seko Fofana devrait franchir encore un palier. Le perforateur alerterait ainsi les sirènes d’un cador.