Mohamed Ali HACHICHA (FC San Pedro) ‘‘En 2019, nous visons la Ligue des champions’’

625 375

Mohamed Ali HACHICHA (FC San Pedro) ‘‘En 2019, nous visons la Ligue des champions’’

Mohamed Ali HACHICHA (FC San Pedro) ‘‘En 2019, nous visons la Ligue des champions’’

Le FC San Pedro a décroché la saison dernière, la 3e place synonyme de qualification pour la prochaine Coupe de la Confédération, deux saisons après sa montée en Ligue 1 en 2016. Passé sous pavillon tunisien depuis juillet 2016, le FC San Pedro vise grand en 2019. Dans cette interview que nous a accordé le nouveau propriétaire des Orange et Noir, l’homme d’affaire tunisien Mohamed Ali HACHICHA, rêve de voir le FC San Pedro jouer le carré d’as de la Coupe de la Confédération er aussi doter le club d’un des meilleurs centres de formation d’Afrique. Pour la Ligue 1, une autre place que la 1ere ou la 2e place serait un échec. Interview !


Qui est Mohamed Ali HACHICHA ?

Je suis Mohamed Ali HACHICHA. Je suis un homme d’affaire de nationalité tunisienne. Je suis un passionné de football que j’ai pratiqué au niveau mateur. Je suis le propriétaire du FC San Pedro depuis juillet 2015. Cela fait trois ans que nous avons pris le club qui était en Ligue 2. Nous avons fait une saison et sommes montés en Ligue 1. C’est notre seconde année en 1ere division qui s’est conclue par une place en Coupe de la Confédération.

 

Quelles sont les raisons de votre choix d’investir dans le football ivoirien ?

(Sourire) ! Tout le monde me pose cette question. Je voudrais d’abord dire que j’ai été guidé par ma passion du football. Je suis un passionné. Comme je vous l’ai dit, j’ai pratiqué cette discipline en Tunisie même si c’était à un niveau inférieur. Il faut dire que l’appétit est venu en mangeant. Nous avons débuté par un centre de formation et on n’a pu placer quelques joueurs en Tunisie.  Mais après, on s’est dit que pour préserver les droits sur les joueurs il faut avoir un club. C’est pour cela que nous avons estimé qu’il était important d’avoir un club. Et nous avons opté pour l’acquisition d’un club et les choses se sont bien passées avec le FC San Pedro.

 

Pourquoi avoir choisi le FC San Pedro ?

Il faut dire qu’il y avait plusieurs opportunités. Nous avons trois clubs avec lesquels nous avons discutés. L’affaire a été bouclée avec le FC San Pedro car les discussions ont été plus aisées avec le président Anet Jean-Jacques qui est toujours avec nous en tant que président d’honneur du club. Ce qui est plus important, c’est que nous avons finalisé avec le FC San Pedro en 2015.

 

Pouvez-vous le projet du centre de formation ultramoderne du FC San Pedro ?

Nous sommes en train d’achever le centre de formation basé à Brofodoumé. Nous le bâtissons sur une superficie de 22 hectares. Il y a 4 stades dont un avec une pelouse synthétique. Il y a un stade avec tribune qui peut accueillir 25 00 à 3000 spectateurs. Il y a une piscine de 50 mètres, des terrains de basketball, de tennis, de volley-ball, de handball… et des logements qui peuvent héberger quatre équipes d’une trentaine de personnes en parallèles. Ce que je peux dire, c’est l’un des meilleurs centres de formation en Afrique que nous comptons ouvrir lors de la saison 2019-2020.

 

Je ne veux pas faire de comparaison avec celui de l’ASEC Mimosas qui a un excellent grand centre de formation datant de plusieurs années. Mais nous on construit un centre de formation adapté aux exigences actuels du football afin d’assurer la bonne formation des jeunes joueurs. C’est un centre qui peut permettre de recevoir des pays pour la préparation ou les compétitions lors de la CAN 2021. C’est un centre de haut standing que nous construisons. Et j’ai décidé qu’après l’ouverture, j’offrirais un stage bloqué gratuit de deux semaines à tous les clubs de Côte d’Ivoire.

 

Ça sera un centre qui sera ouvert à tous. Le FC San Pedro jouera certains de ses matches de compétitions à Brofodoumé. En tout cas, c’est un objectif car on a un stade qui répond aux normes fédérales. Nous voulons dans l’avenir stoppé le recrutement tout azimut. On veut que notre effectif de l’équipe senior soit composé dans deux ou trois ans des joueurs issus de notre centre de formation. Aujourd’hui, il y a 5 joueurs qui étaient dans l’effectif des 31 joueurs de l’équipe senior.

 

La montée du FC San Pedro en Ligue 1 en 2016 ?

Quand nous avons pris la gestion du club, nous n’avons fait seulement qu’une saison en Ligue 2. Et la saison d’après, c’était la Ligue 1. Il faut dire que nous avons fait une excellente saison.  Nous n’avons perdue aucun match sur les deux phases. Je pense que nous avons un excellent staff technique, un bon préparateur physique qui a boosté le club. On a fait un recrutement qui a permis au club d’avoir un effectif avec des joueurs expérimentés. Tous ces arguments nous ont aidés à monter en Ligue 1 une saison après notre arrivée.

 

Les premiers pas du FC San Pedro en Ligue 1 ?

On n’a fait une première saison difficile en Ligue 1. Lors de la phase aller, nous avons fait 9 matches successifs sans aucune victoire. C’est ce qui nous amené à apporter des réglages au niveau technique avec l’arrivée de Faouizi Rouissi en cours de saison pour remplacer Jani Tarek qui lui nous a fait monter en Ligue 1. On a renforcé l’équipe avec des joueurs expérimentés. On a connu une saison 2016-2017 très difficile. On n’a tiré les leçons pour mieux préparer cette nouvelle saison. On a pris des joueurs et on a fait une bonne préparation pour cette nouvelle saison avec des stages et des matches amicaux.

 

Bilan de la saison 2017-2018 ?

Il faut dire que notre objectif de début de saison était clair ; le podium. Soit la Ligue des champions ou la Coupe de la Confédération. Et tout le monde savait cet objectif au sein de l’équipe. Pour y arriver, nous avons recruté dans ce sens après avis du staff technique. Et mon entraineur (Faouzi Rouissi, ndlr) m’a dit président si je n’ai pas une place africaine je vous dépose ma démission. Nous avons atteint notre objectif et on décroche la 3e place qualificative pour la Coupe de la Confédération. Ce n’est pas le fruit d’un hasard. Nous avons bien préparé la saison avec une équipe compétitive qui a fait un bon travail.

 

Je suis le président, j’ai ma part à faire mais il y a toute une équipe technique qui a travaillé dure pour atteindre ce résultat. Tout n’a pas été facile. Nous étions tous là pour accompagner le coach dans les moments difficiles. Je suis content de cette saison 2018 et j’espère qu’on continuera sur la lancée.

 

Le budget du FC San Pedro ?

(Rire) ! Il pèse lourd je vous le dis. Cette saison, nous avons tourné autour de 650 millions FCFA. Je pense que chez nous, nous faisons l’effort de donner des bons salaires à nos joueurs. Nous évoluons dans une Ligue professionnelle et on ne peut que traiter bien nos joueurs. Nous nous battons pour faire évoluer nos joueurs dans des meilleures conditions. Il faut donner de bons salaires aux joueurs. Il y a souvent des homologues qui me reprochent de placer la barre haute. Mais qu’est-ce que vous voulez ? Moi, je fais le maximum pour mettre mes joueurs dans de bonnes conditions. Et pour avoir de bons joueurs, il faut les encourager.

 

Objectif de la saison 2018-2019 ?

Nous progressons et il faut continuer dans ce sens. On a décroché la 3e place. Après, le prochain objectif ne peut être que la Ligue des champions. Et pour cela, il faut être 1er ou 2e. Donc, nous savons tout ce qui nous attend la saison prochaine. Pour la Coupe CAF, nous irons avec beaucoup d’ambitions. Tout faire pour aller très loin dans cette compétition première expérience. Et ça sera extraordinaire si nous sommes en demi-finales même si c’est notre première expérience. La Coupe de la Confédération est une vitrine pour faire voir nos joueurs à l’extérieur. Donc, il faut aller très loin pour les mettre en lumière. C’est très important. On n’ira pas en victimes résignées à cette compétition. On va se préparer pour bien aborder cette compétition.  Faire moins que ce que nous avons fait cette saison en championnat serait un échec.

 

Les arrivées et départs ?

Nous sommes conscients que la saison prochaine sera difficile. Mais, nous avons déjà un noyau. On va faire un recrutement intelligent en prenant des joueurs qui ont un niveau supérieur capable d’apporter une plus-value. La cellule de recrutement travaille et on a 4 ou 5 joueurs maximum qui viendront renforcer l’équipe. La saison prochaine va vite commencer et on espère conclure très vite les arrivées. Nous avons des cibles sur place et aussi des joueurs qui viendront de l’étranger. Il y aura forcément des départs. Mais souffrez que je ne vous dise rien pour le moment.   Car nous travaillons sur les transferts.

 

La descente du Séwé Sport ?

Le Séwé Sport est une grande équipe. C’est une formation qui a fait honneur à la Côte d’Ivoire en jouant la finale de la Coupe de la Confédération en 2014, après avoir été trois fois champions au pays (2012, 2013, 2014, ndlr). Elle restera une grande équipe. J’espère qu’elle aura la force pour revenir la saison prochaine.

 

Le Nasser Al-Khelaïfi du football ivoirien ?

(Rire). Je ne veux pas me comparer à qui que ce soit. Je veux rester moi-même. Je suis Hachichia Mohamed Ali.

 

Le niveau du championnat ivoirien ?

Je pense que le niveau du football local est en nette progression. J’en parlais récemment avec un président de club. Si on veut que le niveau monte encore, il faut vraiment mettre les moyens financiers. Il sera difficile de le faire avec les 70 millions FCFA que donne la FIF. Le budget du FC San Pedro pour la saison écoulée était de 650 millions FCFA. Cela ne représente à peu près 10% du budget. La différence, je dois la trouver. Je suis le seul. C’est le groupe Soroubat qui est ma société et qui a des filiales au Burkina Faso, au Bénin, au Togo, au Tchad et au Cameroun qui m’aide à financer le FC San Pedro. Ce que je veux dire, il faut une vraie volonté de l’Etat pour accompagner le football local afin qu’il gagne encore en progression. Les joueurs seront bien rémunérés si l’Etat donne de l’argent aux clubs. Un apport qui forcement agira positivement sur le niveau de nos joueurs qui évolueront dans un championnat de haut niveau. Et cela aura pour avantage d’avoir des joueurs qui auront de la valeur sur le marché de transfert. Ce qui sera bon pour les équipes et aussi pour les joueurs eux-mêmes s’ils ont une bonne côte.

 

La crise dans le football ivoirien ?

Je ne rentre pas dans les conflits. Ce que je peux dire, c’est que les décideurs doivent mettre de l’agent dans le football local pour son développement.

D'où provient l'info

  • Source : FC San Pedro
  • Mis en ligne par :
  • Date de publication :
  • Dernière mise à jour : Sam, 06 Oct 2018 à 03h 32
  • Contacter l'auteur : news@mondialsport.net

Vos données ne seront pas publiées !