Qu'est-ce qui pourrait expliquer le choix des anciens footballeurs de ne pas soutenir Drogba ? Un élément de réponse

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Paru chez les Éditions Prolongations en 2008, le livre de l’ancien Capitaine des Éléphants intitulé ‘‘C’était pas Gagné’’ continue de susciter énormément d’intérêt de la part des amoureux du joueur mais également des anciens footeux. Professionnel averti du football Ivoirien, Aka Emmanuel s’est intéressé à quelques passages de l’ouvrage qui pourraient expliquer le désir de certains anciens joueurs Ivoiriens de ne pas suivre la candidature de l'un des leurs.

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Ils sont nombreux les ivoiriens qui s'expliquent difficilement l'animosité de certains anciens joueurs à l'égard de Drogba. En lisant ces passages de l'ouvrage « C'ÉTAIT PAS GAGNÉ » on comprend mieux et on se dit peut-être que ceci expliquerait cela.

Allemagne 2006, un triste souvenir. Je venais de finir la saison en trombe avec Chelsea et la CAN réalisée en Egypte (battus en finale aux tirs aux buts 0-0 2-4), nous avait offert de belles perspectives Argentine, Serbie, Pays- Bas, le groupe dit de la mort ne m'effrayait pas. Pourquoi ne pas croire en nos chances ? Malheureusement, dès le stage de Vittel, j'ai compris que nous étions partis sur de mauvaises basses. Les problèmes se sont amoncelés pendant cette compétition.

En Egypte, nous avions un collectif qui fonctionnait, à la Coupe du monde, nous avons découvert des individus. Au Caire, j'avais l'impression que tout le monde était à mes côtés, me suivait en tant que capitaine, là j'avais le sentiment que c'était peu du chacun pour soi.

J'ai ressenti des jalousies.

Était-ce de ma faute si chaque fois qu'on évoquait la Côte d'Ivoire, à la télé, mon nom revenait ?

On voyait une publicité sur le cacao sur les écrans et c'était moi qu'on voyait

Et alors ? Où était le problème ?

Quand on parlait de moi, c'est de la Côte d'Ivoire qu'on parlait. C'était une aventure humaine collective, je n'avais rien à gagner sur le plan individuel. Ces événements m'ont miné et je ne voulais pas entrer dans cette polémique ridicule entretenue par certains dirigeants entre les académiciens de l'ASEC et les autres.

Une idée revenait : arrêter la sélection. Si j’étais un problème pour les autres, je devais prendre mes responsabilités et m’en aller. Cette coupe du monde aurait pu être un bonheur absolu, elle a viré au cauchemar. J'ai senti que je dérangeais, le buzz autour de ma personne n'était pas du goût de tous. Je dérangeais, j'étais de trop dans l'équipe.

Je l’ai expliqué au président Anouman que je respecte beaucoup et il m'a convaincu de poursuivre avec les Éléphants. Il m'a fallu du temps avant de retrouver mes marques, l'envie est revenue. Ce maillot, je l'aime et je le porte comme une deuxième peau, écusson sur le cœur, émotion pour la vie. J'aurais commis une sacrée erreur en stoppant cette magnifique aventure humaine.

Dirigeants, votants, c'est à cet homme qui a mal au football de son pays qui est peiné de le voir déchoir qu'il faut confier la destinée de notre fédération pour un meilleur devenir de notre sport roi pour la renaissance de nos clubs et pour l'épanouissement de nos joueurs.