Après avoir renoncé à l’élection Présidentielle de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF), le Boss du Séwé Sports de San Pedro a décidé de militer en faveur de l’ancien Capitaine des Éléphants. Un choix qu’il a expliqué dans un entretien accordé au magazine Panafricain Jeune Afrique.
Avant d’opter pour le projet Renaissance de Didier Drogba, Eugène Diomandé avait décidé de se présenter à l’élection Présidentielle de la FIF pour apporter un souffle nouveau au football Ivoirien. Une candidature légitime et réfléchie qu’il a expliqué dans une interview accordée à nos confrère de Jeune Afrique.
« J’avais décidé d’être candidat car j’estimais être plus légitime que beaucoup d’autres prétendants. Je suis le président d’un club professionnel, qui a été trois fois champion de Côte d’Ivoire, qui a disputé la finale de la Coupe de la CAF en 2014. Aujourd’hui, il est en D2, et j’ai certes vécu en Europe pendant plusieurs mois, mais j’étais très informé de la situation du football dans mon pays. Ma candidature était réfléchie, pas aventurière. D’autres personnes, comme Sory Diabaté, l’actuel vice-président de la FIF, qui incarne l’actuelle gouvernance de Sidy Diallo, ou Idriss Diallo, qui en a fait partie, briguent le poste. Cela m’a conforté dans mon constat. »
Inconcevable pour Eugène Diomandé de voir que pendant plus de trois décennies, le football Ivoirien est géré par les mêmes personnes.
« Depuis trente ans, au moins, c’est la même bande qui s’accapare le football ivoirien. Souvent, leur gestion a été décriée, irrationnelle, alors que le football ivoirien possède de nombreuses richesses, qu’il s’agisse des joueurs ou des entraîneurs. Seulement, faute d’une vision moderne, progressiste, il n’est pas au niveau auquel qu’il devrait être. J’ai été candidat pour dire que le football, dans mon pays, n’appartient pas seulement à certains. Je pense que ma candidature a été perçue comme naturelle et légitime par beaucoup d’Ivoiriens. »
Le 14 avril dernier à l’issue d’une conférence de presse organisé dans un espace de la Capitale Abidjanaise, le Président du Séwé Sports a décidé de se rétracter et d’apporter son soutien à Didier Drogba.
« Quand j’ai annoncé ma candidature, Didier n’avait pas officiellement déclaré la sienne. Il y pensait sérieusement. À partir du moment où il s’est engagé officiellement, j’ai revu ma position. Je l’ai rencontré, et nous avons pu nous rendre compte que nous partagions beaucoup de points communs et une même vision des choses »,
avant d’ajouter :
« Didier et moi n’appartenons pas à la bande d’amis que j’ai évoquée, et qui a pris l’habitude de se repasser le pouvoir. C’est pour cela que j’ai eu l’impression, ces dernières années, qu’il s’agissait plus de successions que d’élections à la présidence de la FIF. Avec, comme c’est hélas trop souvent le cas en Afrique, des influences politiques ».
Pour Eugène Diomandé, la politique est trop ancrée dans le football Africain et Ivoirien en particulier en témoigne la proximité des 2 précédents Présidents de la FIF et les régimes en place au moment de leurs différents mandants.
« Cela me semble évident. Jacques Anouma a présidé la FIF de 2002 à 2011, quand Laurent Gbagbo était à la tête de l’État. Et depuis le changement de régime, c’est un proche d’Alassane Ouattara, Sidy Diallo, qui est aux commandes. Le football est quelque chose de très important en Côte d’Ivoire. Il n’est donc pas si surprenant que le pouvoir en place préfère voir à la tête de la FIF quelqu’un qui lui est proche. C’est aussi le cas dans d’autre pays. »
Conscient des reproches qui sont fait à son candidat notamment sur son manque d’expérience, le Président Séwé Sports s’est voulu rassurant quant à la volonté de Didier Drogba de changer l’image du football Ivoirien avec sa vision.
« J’entends tout cela. D’abord, Didier est en Côte d’Ivoire depuis plusieurs mois, il rencontre beaucoup de monde, et je peux vous dire qu’il est aujourd’hui le favori de cette élection. Et une majorité d’Ivoiriens, du moins ceux qui s’intéressent au football, estiment qu’il pourra changer les choses. Car c’est un homme pragmatique. Il a une vision pour le football ivoirien, un vrai projet. Il veut ainsi que les joueurs professionnels disposent d’une assurance médicale, les accompagner vers la retraite, moderniser les infrastructures, développer la médecine du sport, mettre des moyens pour la formation des jeunes et trouver de nouvelles ressources pour le football ivoirien. »
Avec un carnet d’adresse bien rempli, sans doute que l’ancien Capitaine des Eléphants usera de toute son influence pour hisser le football Ivoirien au sommet et ce, malgré son emploi du temps très chargé comme l’explique Eugène Diomandé.
« Didier est en effet quelqu’un de très occupé, et s’il est élu, il ne sera pas tout le temps à Abidjan. Mais est-ce un problème ? Non, car dans son programme, il a indiqué vouloir développer les coopérations au niveau local, mais aussi international. Didier Drogba a été un immense joueur, il a une notoriété planétaire, il dispose d’un réseau très étendu, et il veut en faire profiter le football de son pays. Il voyagera, rencontrera des gens, pour permettre au football ivoirien d’occuper la place qui doit être la sienne »,
Fin connaisseur du football local, Eugène Diomandé sera d’un apport indéniable pour Didier Drogba dans sa quête au trône suprême et peut-être dans la gestion de la Fédération Ivoirienne.