Sa saison, les moments forts, son avenir… Gbohouo fait le point après 5 ans passé au TP Mazembe

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Sa saison, les moments forts, son avenir… Gbohouo fait le point après 5 ans passé au TP Mazembe

Sa saison, les moments forts, son avenir… Gbohouo fait le point après 5 ans passé au TP Mazembe

Dans une interview accordée au site du TP Mazembe, le portier International Ivoirien a abordé plusieurs sujets notamment sur cette saison 2019-2020 soldée par le titre de champion de RDC mais également sur l’élimination prématurée en Ligue des Champions. 5 ans déjà passé à Lubumbashi l’ancien Séwéké est revenu sur ses débuts chez les Corbeaux avec la forte concurrence qu’il y a pu avoir avec Robert Kidiaba et les autres.


Que te manque-t-il en cette période où la COVID-19 a provoqué l’arrêt du championnat ?

 

C’est juste le terrain qui me manque. Les entraînements collectifs, les rigolades entre amis, les voyages, les matchs à haute intensité et les supporteurs, tout ça me manque énormément. Alors, la famille en profite pour être tout le temps avec moi, elle en profite pleinement.

 

Ton bilan pour la saison 2019-2020 ?

 

Dans les deux cas, mon bilan personnel est à la fois négatif et positif. En début de saison, je m’étais fixé comme objectif personnel de remporter la Ligue des Champions. Ça n’a pas été le cas parce que nous avons manqué de chance en quarts de finale face au Raja de Casablanca. Personnellement, j’ai rehaussé mon niveau de jeu. Pour les saisons qui suivent, il y a encore beaucoup à faire afin d’atteindre les objectifs en club et aussi remplir mon palmarès.

 

Qu’est-ce qui a manqué au TPM de passer les quarts de C1 ?

 

Ce qui a manqué au TPM en quarts de finale de la Ligue des Champions peut se résumer en seul mot : la malchance. A côté de ce manque de réussite, il y a eu des erreurs qui sont venues personnellement de moi au match aller à Casablanca, j’ai un pied qui est impliqué dans cet échec. C’est le football, on a perdu 2-0 au Maroc et on pouvait aussi gagner 3-0, par exemple, chez nous. Nous avions la volonté mais il nous a manqué l’envie d’aller plus loin. Au retour, nous avions tout fait pour nous qualifier mais la chance n’était pas de notre côté.

 

En 5 ans au TPM, peut-on dire que les choses ont été faciles ?

 

Je n’ai pas envie d’entrer dans les détails. Je préfère garder le positif parce que tout n’est pas rose dans le métier de footballeur professionnel. Nous essayons de relativiser pour avancer.

 

Resteras-tu encore plus longtemps au TPM ?

 

Comme le club m’a approché, je laisse le soin à mon agent d’en parler. Personnellement comme mon contrat est à son terme, je vais rencontrer le président pour discuter. Pour l’instant, je suis encore là. Le TPM est une seconde famille pour moi, ça fait 5 ans que je suis là, je suis à l’aise ici. Je ne manque de rien, on ne discutera que sur les conditions pour rester.

 

Le président Moïse KATUMBI prend soin de nous comme il peut. C’est quelqu’un, sans avoir de langue de bois, qui m’a beaucoup aidé surtout dans les moments difficiles, il m’a tout le temps soutenu. Pour lui, je suis capable de prolonger mon contrat.

 

Quels ont été les moments les plus compliqués durant ces 5 ans ?

 

Premièrement le départ du Président en exil, même s’il faisait tout à distance pour nous satisfaire, c’était compliqué pour nous. C’était ma première année au club, et très vite les choses avaient changé. La deuxième chose, les conditions de déplacement dans les vols internes comme internationaux lorsque vous ne voyagez pas avec l’avion du club. Comme tout compétiteur, participer aux compétitions pour ne pas les remporter est toujours très compliqué à vivre au sein du club.

 

Quels ont été les matchs les plus difficiles et les plus faciles ?  

 

Je pense que la plus difficile c’est la dernière rencontre face au Raja. Il y avait tellement de pression à l’aller comme au retour. Il fallait faire plaisir au Président qui revenait, lui qui nous avait suffisamment motivés pour gagner. Les supporteurs et toute l’équipe n’attendaient qu’une qualification. La rencontre la plus facile, c’est celle que j’ai suivi depuis les tribunes en Ligue des Champions. C’était face au Club Africain, mes coéquipiers se sont régalés sur terrain en passant 8 buts aux Tunisiens. J’ai vu mes amis très efficaces avec l’envie de faire la différence et de bien jouer. Il y a eu des rencontres où nous avons fait mieux à l’extérieur comme à la maison, mais celle-là il y avait un mélange de tout ce qu’il faut pour gagner avec honneur et respect.

 

Pour ne pas me perdre dans les souvenirs, mon meilleur match a été celui face à Zamalek en Egypte. J’ai réalisé quelques actions qui ont permis à mes coéquipiers de pouvoir se sentir bien. Ce sont les trois rencontres dont je me souviendrai longtemps.

 

J’en profite aussi pour parler de ma plus belle parade. Lors de la Super Coupe d’Afrique devant Etoile Sportive du Sahel, à un quart d’heure de la fin de la rencontre, on mène 2-1. Je réussis une parade spectaculaire qui permet à l’équipe d’avoir une main sur le trophée et aussi rassure les supporteurs qui me voyaient pour la première fois dans les perches du TPM en interclubs de la CAF.

 

Et ce carton rouge contre Ismaily ?

 

Sur le coup, je n’avais rien ressenti. J’avais de l’adrénaline qui montait dans ma tête durant le match, c’est tout le temps comme ça sur terrain. On veut toujours marquer pour gagner. Je me suis un peu laisser emporter dans l’envie de gagner au fait, je préfère ne pas me remémorer ce souvenir surtout pour moi, un gardien de but. C’est assez facile pour les joueurs de champ, non pour nous. On n’aime pas passer ce moment d’angoisse surtout à la maison où on voit le ciel te tomber sur la tête en cas de défaite. J’ai dit merci à mes coéquipiers qui m’ont aidé en gagnant la rencontre et bravo à Aimé BAKULA qui avait arrêté le penalty que j’avais provoqué.  Après la rencontre, je suis allé au milieu de terrain pour solliciter le pardon des supporteurs. Lorsqu’ils m’ont acclamé, cette attitude et la victoire ont séché mes larmes et la déception que j’avais ressentie.

 

Tes relations avec Robert KIDIABA à ton arrivée ?

 

Nous entretenons de très bonnes relations depuis que je suis au club. Jusqu’à présent, Il est le seul qui a su m’orienter. A mon arrivée, il m’a dit comment les choses se passent au club et ce qu’il y a à faire. Lorsque je suis arrivé à Lubumbashi, je revenais d’une blessure. J’ai eu suffisamment du temps pour m’imprégner de la vie du groupe. Il s’est vite ouvert à moi, je pense que cette attitude m’a vraiment aidé à prendre mes repères au sein de ce grand club.

 

En signant au TPM, je savais qu’il y avait Robert KIDIABA – une légende – et j’avais compris que pour l’enlever ce serait difficile. Il fallait m’armer de patience et attendre mon tour. Au début, j’ai retrouvé une icône, c’était à moi de tracer mon chemin pour prendre sa place, si je peux le dire ainsi. En 2015, nous avons gagné, dès ma première année, avec lui comme gardien titulaire la Ligue des Champions. L’année qui a suivi il est devenu mon entraîneur. Sans le flatter, il est une bonne personne. Il n’y a pas eu d’animosité entre nous, surtout pas de mauvaises paroles lorsqu’on était coéquipier. Même aujourd’hui en tant que mon entraîneur, il sait trouver des mots justes pour me remettre sur le droit chemin, il sait me parler.

 

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A trois gardiens, comment gérez-vous la concurrence ?

 

Je travaille d’abord individuellement, puis la concurrence doit exister pour me pousser vers le haut. A côté de moi, il y a deux superbes gardiens, Aimé BAKULA et Ibrahim MOUNKORO. Ce sont eux qui me poussent à être à fond aux entraînements. Lorsqu’Aimé BAKULA travaille, je me remets chaque fois en question et ça me pousse à rehausser mon niveau.

Si tu es titulaire dans un club avec deux autres gardiens concurrents de très bon niveau et que tu ne travailles pas, ta place sera dans les tribunes. Les deux gardiens qui sont aussi mes concurrents m’obligent à me transcender et à être au meilleur de ma forme.

 

Comment as-tu géré la concurrence avec MATAMPI puis MOUNKORO ?

 

En 2016, l’arrivée de Ley MATAMPI a changé ma manière de travailler aux entraînements et en match. C’était un déclic parce qu’une année avant, j’étais avec Robert KIDIABA et sa retraite me mettait dans un certain confort à ce poste. Je me croyais seul et assez vite je suis tombé dans la facilité. La présence de Ley est venue booster mes performances et avec l’alternance des gardiens à chaque match, ça m’a permis de revenir sur terre et très vite au top de ma forme.

L’année qui a suivi, il y a Ibrahim MOUNKORO qui est monté. Je ne le connaissais pas personnellement, mais au fil des séances, j’ai constaté qu’il avait des très bonnes qualités techniques pour être un grand gardien. La concurrence est là, entre nous il n’existe aucune animosité. Moi par exemple quand je ne joue pas, je vais au vestiaire et j’essaye d’encourager comme je peux celui qui est désigné titulaire et si c’est mon tour, ils essayent aussi de faire de même. C’est une famille et chacun travaille à sa façon pour être numéro 1.

 

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Quelle lecture fais-tu des gardiens congolais ?

 

La RDC a d’excellents gardiens sauf que ce poste est trop stigmatisé ici. A ce sujet, permettez-moi d’être franc dans mes propos, les gardiens ne se prennent pas au sérieux. Je prends l’exemple de deux gardiens de Sanga Balende, ils sont très bons mais aiment trop le spectacle. Au cours d’une rencontre, tu peux facilement réussir une superbe parade, mais n’en rajoute pas de peur de sortir de ton match. Après, il arrive facilement que tu ne sois plus concentré et fasses une bourde. Pour les gardiens étrangers, même après une parade, on reste dans le match tant qu’il n’est pas fini. C’est la seule différence que j’établis entre nous, gardiens évoluant en Ligue 1.

 

L’autre point, il y a une belle manière de gagner du temps lorsque vous avez l’avantage mais les gardiens congolais en abusent. Cette attitude les retarde dans la progression. Après le championnat ivoirien où j’étais avec Séwé Sport et parlant aussi des gardiens que j’ai affrontés dans toutes les compétitions que j’ai disputées, je suis venu découvrir des très bons gardiens au Congo. Il leur manque aussi un suivi comme celui dont je bénéficie au TPM avec déjà un très bon entraîneur, Robert KIDIABA, qui nous soumet à des programmes spécifiques même étant à la maison pendant la COVID-19. Aux gardiens congolais, je conseille de ne pas voir la RDC comme une limite, ils doivent avoir d’envie d’aller très loin.

 

Un commentaire sur Nelson LUKONG de Vita Club

 

La seule fois que nous nous sommes longuement entretenus c’était lors de la dernière cérémonie des Awards de la L1. C’est un très bon gardien, il est bien côté par tous. Comme je l’ai dit, un gardien de but doit évoluer dans un entourage sain et dans un club qui lui permet d’aller encore plus loin comme le TPM le fait pour moi grâce à son encadrement, ses infrastructures et son niveau…

D'où provient l'info

  • Source : Avec TP Mazembe
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  • Date de publication :
  • Dernière mise à jour : Mer, 17 Jun 2020 à 09h 46
  • Contacter l'auteur : news@mondialsport.net

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