L’ancien Capitaine des Eléphants a été l’un des premiers à rendre hommage à la légende Argentine du football à l’annonce de son décès. Dahizoko a récidivé cette fois en adressant une lettre d’adieu émouvante au Pibe de Oro que s’est procurée nos confrères de France Football.
C’est la fin de mon foot
Le jour où j'ai arrêté ma carrière de joueur, c'était comme si mon rêve de gamin prenait fin. Cette “petite mort” avait été dure à vivre, car, tout d'un coup, on se trouve un peu tout nu, sans horizon, sans but à atteindre, sans rêve à dépasser. Là, avec ta disparition, c'est bien plus qu'un rêve de gamin qui s'évanouit, c'est la fin de “mon” foot. De l'idée que je m'en suis toujours fait et dont tu étais à la fois le symbole, le modèle et le porte-parole. Un foot plein de vie, d'audace, de malice et de liberté
La seule autre personne qui m'impressionnait autant, c'était Michael Jackson
Le plus drôle, c'est que mon premier match de Coupe du monde, je l'ai disputé face à l'Argentine. Et que j'ai même marqué. À cette occasion, je t'avais vu de loin. Mais je n'avais pas osé m'approcher. Je suis timide même si cela ne se voit pas toujours. Tout d'un coup, moi, le capitaine de la sélection ivoirienne et joueur de Chelsea, je me sentais un tout petit garçon devant “mon Dieu”. La seule autre personne qui m'impressionnait autant, c'est Michael Jackson. Lui aussi, je ne l'ai vu que de loin, mais quel choc !
Quand j'ai pu te croiser en 2018, c'était le plus beau jour de ma carrière
En 2008, j'ai failli te croiser pour de bon, mais tu avais choisi la période de la CAN pour venir faire une visite chez les Blues ! Quand j'ai su que tu avais pu rencontrer tous mes coéquipiers pendants que j'étais au Ghana, j'étais fou ! Je crois avoir insulté la terre entière. Finalement, j'ai pu te croiser en 2018, à l'occasion de la Coupe du monde. Je n'ai pas peur de dire que c'était le plus beau jour de ma carrière de footballeur. Je me souviendrai toujours que tu m'as embrassé et que tu m'as dit : “Drogba, Una bomba !” Je ne sais pas si tu t'en es rendu compte, mais je ne touchais plus terre. Et j'ai mis du temps avant de redescendre. C'était un peu mon Ballon d'Or à moi...
Adieu Diego, je t'aimais tant
Ces dernières années, j'avais bien sûr de la peine en te voyant. J'ai cru deviner de la tristesse et des regrets dans ton regard souvent perdu. C'est dingue, car je ne t'ai parlé qu'une dizaine de secondes et j'ai, malgré tout, l'impression de te connaître si bien. Maintenant, il va falloir apprendre à aimer le foot sans toi. C'est comme continuer à aimer la vie après la disparition d'un être cher. Forcément que c'est possible, mais ça va prendre du temps. Adieu Diego, je t'aimais tant.