Max-Alain Gradel : ‘‘J’allais à l’école pour faire plaisir à mon père…’’

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Max-Alain Gradel : ‘‘J’allais à l’école pour faire plaisir à mon père…’’

Max-Alain Gradel : ‘‘J’allais à l’école pour faire plaisir à mon père…’’

Dans une interview accordée au média français Ouest France, l’International Ivoirien de 30 ans livre son secret pour se maintenir au haut niveau et relate la relation d’alors avec son père qui s’opposait à son choix de carrière, préférant des métiers plus orthodoxes tel que fonctionnaire, docteur…


Vous jouerez longtemps ?

Bien sûr ! Quand je dis que j’ai 30 ans, les gens me donnent moins. J’ai croisé Dominique Rocheteau, mardi au Stadium. Il m’a lancé : "Tu te bonifies avec le temps, tu es comme le vin !" Ce sont des paroles qui font plaisir, mais ça n’arrive pas par hasard. L’hygiène de vie est très importante. Le travail hors terrain, c’est ce qui permet de tenir au haut niveau.

 

Êtes-vous fier de votre carrière ?

Je suis super fier. Ce n’est pas donné à tout le monde d’arriver à ce niveau-là, de gagner des titres, la Coupe de la Ligue avec Saint-Étienne ou la Coupe d’Afrique avec la Côte d’Ivoire. Cette CAN, c’est un rêve réalisé. Comme avoir joué la Coupe du monde au Brésil, ça ne s’oublie pas.

 

Vous avez quitté Abidjan à 9 ans, c'est exact ?

Ma mère m’a fait venir à Paris.

 

Le foot, c’était alors très compliqué pour vous…

Oui. Mon père, avec qui je vivais en Afrique, ne voulait pas que je touche au ballon. Il voulait que j’aille à l’école, que je me concentre sur les études. Donc voilà… Chaque fois que je jouais, qu’il me voyait jouer ou qu’il apprenait que j’avais joué, je passais à la casserole…

 

Cela vous a évidemment marqué, mais aussi forgé ?

Oui, ça m’a forgé. Ça m’a appris, déjà très jeune, à prendre des décisions, à savoir ce que je voulais. Déjà, là, je comprenais que je pouvais mourir pour le foot parce que se faire frapper bien comme il faut par son père et le lendemain, encore continuer à prendre de tels risques à aller jouer, voire même avec la possibilité de prendre de plus gros coups… Retourner jouer en sachant qu’au retour tu vas te faire taper dessus, si tu n’es pas prêt à mourir pour ce sport, tu ne le fais pas.

 

Aujourd’hui, votre père se dit fier de votre réussite, dans la presse. Quelle est votre relation ?

À votre avis ? (rires) J’en parle avec lui et il me dit : "Oui, mais bon, c’était pour ton bien… Je ne voulais pas que tu finisses délinquant… Je voulais que tu sois intelligent…" Et tout et tout… Je lui réponds : "Ouais, ouais, c’est ça, c’est ça…" Après, je comprends, mais je pense qu’il faut laisser un enfant vivre sa passion, le laisser vivre son destin.

 

Moi, mon père voulait que j’aille à l’école, que je sois fonctionnaire, docteur ou je ne sais quoi d’autre. Mais voilà, Dieu avait tracé mon chemin dans le foot. À un certain moment, quand des parents forcent à faire ce qu’eux pensent bien pour leurs enfants, ce n’est pas la bonne méthode. Ce n’est pas le bon choix.

 

Moi, par exemple, j’allais à l’école et j’y allais pour faire plaisir à mon père, mais une fois arrivé en classe, je n’écoutais rien, je ne travaillais pas parce que ce n’était pas normal pour moi d’être là. Ce n’était pas moi. Vous comprenez ?

 

Vous avez ressenti cela très tôt ?

Bien sûr, très jeune et je suis aujourd’hui fier d’être devenu footballeur professionnel.

 

Avez-vous des enfants ?

Oui, j’ai des enfants, pourquoi ?

 

Ils jouent au foot ?

Mon dernier, il touche un peu le ballon mais bon, eux, ils n’auront pas le droit de ne pas jouer ! C’est différent de tout ce que je viens de dire, mais je ne vais pas leur laisser le choix ! (il explose de rire). Non, je rigole. Ça me ferait plaisir que mes fils suivent mes traces, mais s’ils sont destinés à autre chose, tant mieux aussi, il n’y aura pas de souci.

 

Nous vous avons proposé un bout de cet entretien que vous pourrez retrouver en intégralité sur le lien ci-dessous.

 

Recueilli par Benjamin IDRAC

D'où provient l'info

  • Source : Ouest-france.fr
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  • Date de publication :
  • Dernière mise à jour : Sam, 29 Sep 2018 à 23h 15
  • Contacter l'auteur : news@mondialsport.net

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