Jacques Anouma successeur d’Ahmad Ahmad ? Encore faudrait-il que le concerné soit davantage motivé et ait toutes les cartes entre ses mains. Ce qui ne serait pas le cas. De plus l'actuel Président de la Confédération Africaine de Football (CAF) bénéficie de la majorité des soutiens.
Le hold-up électoral de 2013 digéré ?
« Malgré notre immense déception, notre détermination à apporter un vrai changement dans la gestion du football africain demeure intacte. Nous demeurons convaincus malgré tout, qu’une vision nouvelle pour le football africain est plus que jamais nécessaire. »
Deux phrases fortes prononcé par Jacques Bernard Daniel Anouma en mars 2013 suite à la non validation de sa candidature alors qu’il tentait de briguer la présidence de la Confédération Africaine de Football (CAF).
Issa Hayatou et Jacques Anouma
Alors membre du Comité exécutif de la FIFA, l’unique adversaire du camerounais Issa Hayatou avait subtilement été écarté de la course au fauteuil de la CAF par une modification expresse des statuts de la CAF en 2012 lors d’une assemblée générale extraordinaire. ‘‘Etre ou avoir été membre du Comité exécutif de la CAF’’ s’ajoutait aux précédentes conditions d’éligibilité des candidatures. Comme par hasard, le Boss de l’AFAD qui avait fait savoir ses intentions, ne respectait pas cette nouvelle condition. Débouté par le TAS qu'il avait saisi, Anouma s’était alors résilié, contraint de laisser Hayatou briguer son 7è mandat, le dernier.
A la surprise générale, en 2017 Ahmad Ahmad succédait au camerounais en poste depuis 1988. En fin de mandat l’année prochaine, le malgache pourrait, s’il venait à se représenter, être en compétition avec le Nigérian Amaju Pinnick, ancien premier vice-président de la CAF, mais pas que.
Eligible ? Vraiment ?
Après avoir perdu son siège au comité exécutif de la FIFA lors de la 37e Assemblée générale ordinaire de la CAF en avril 2015, Jacques Anouma qui est revenu sur le devant de la scène en décembre 2017 avec sa nomination au poste de Médiateur des Présidents de la CAF et de la FIFA est désormais "éligible" pour la présidentielle de la CAF prévue le 12 mars 2021 à Rabat (Maroc). L’ancien président de l’UFOA a comme tous les prétendants, jusqu’au 10 septembre 2020 pour faire acte de candidature. Si çà et là on lui prête des ambitions de poursuivre sa mission inachevée de 2013, le concerné ne semble pas très enthousiaste.
Selon des propos qui lui sont attribués sur les réseaux sociaux, l’ancien locataire de la maison de verre de Treichville dit ne pas avoir son destin entre ses mains.
« Il faut que vous sachiez que toutes les élections auxquelles j’ai participé, 2002, 2006 et 2011, j’avais chaque fois mon destin entre mes mains (…). Avant de me lancer dans une telle compétition, il faut que je sois sûr d’avoir mon destin en main. Il y a beaucoup de conditions à remplir avant toute décision. Il ne faut pas aller trop vite en besogne. Il faut savoir que si je m’engage, ce n’est pas seulement ma personne. J’engage en même temps la Côte d’Ivoire, l’institution fédérale, les clubs et aussi plusieurs présidents de fédérations. »
Des craintes, Jacques Anouma fait bien d'en avoir car pour être ne serait-ce que candidat, il faut obligatoirement être soutenu par au moins par trois associations nationales membres de la CAF, dont obligatoirement l’association nationale membre du candidat concerné, dans notre cas la FIF. Problème, la FIF est-elle-même en plein processus électoral, suspendu de surcroit par la FIFA depuis le 27 août dernier. La situation du pays, également en pleine élection présidentielle, n’est pas faite pour arranger les choses. Président sortant, la marge de manœuvre de Sidy Diallo lui permet-elle de parrainer un candidat à l’élection de la CAF ? Que d'incertitudes !
Sur la toile, nombreux sont ses internautes qui affirment que le fait d’avoir tourné le dos à Didier Drogba pour l’élection à la FIF retire de facto à Anouma un soutien de poids pour une éventuelle course à la CAF. D'accord avec ?
46 des 54 présidents d'associations veulent Ahmad
De plus, selon nos source une candidature du collaborateur d’Ahmad ne serait envisageable qu’en cas de retrait du malgache. S’il n’a pas encore déclaré sa candidature, le 7è président de l’histoire de la CAF s’était fixé un maximum de 3 mandats pour déployer entièrement son programme. Un départ après un seul mandat est peu envisageable d’autant plus qu’il est ouvertement soutenu par la majorité des fédérations membres de la CAF.
« Aujourd'hui, nous, présidents des six conseils des associations africaines de football, soutenus par 46 présidents de nos 54 associations membres, appelons le président Ahmad à se présenter pour un second mandat afin de poursuivre sa réalisation. S'il décide de le faire, nous le soutiendrons. »,
indique un communiqué publié sur le site de la BBC.
Ahmad Ahmad (Président de la CAF depuis 2017)
Seuls l’Algérie, le Botswana, le Nigeria, la Sierra Leone, l’Afrique du Sud, l’Ouganda, le Zimbabwe et … la Côte d'Ivoire bien sûr n'ont pas daigné mettre leur nom sur la déclaration de soutien à Ahmad. Dès lors difficile d’envisager une élection de l’Ivoirien Jacques Anouma à la tête de la CAF le 12 mars prochain.
Conditions d'éligibilité
Une candidature à la présidence de la CAF doit être proposée par au moins une association nationale membre de la CAF. Cette candidature à la Présidence de la CAF n’est recevable que si elle est soutenue, par écrit, au moins par trois associations nationales membres de la CAF, dont obligatoirement l’association nationale membre du candidat concerné.
Un candidat à la Présidence de la CAF doit avoir joué un rôle actif dans le football (en tant que Joueur ou Officiel de la FIFA, de la CAF ou d’une association nationale membre de la CAF ou d’un de ses membres affiliés) durant aux moins deux des cinq dernières années ayant précédé le dépôt de sa candidature.
Les Présidents de la CAF depuis sa création
- Abdel Aziz Abdallah Salem (Egypte) : 1957 - 1958
- Abdel Aziz Mostafa (Egypte) : 1958 - 1968
- Abdel Halim Mohamed (Soudan) : 1968-1972
- Ydnekatchew Tessema (Ethiopie) : 1972 - 1987
- Abdel Halim Mohamed (Soudan) : 1987 - 1988
- Issa Hayatou (Cameroun) : 1988 - 2017
- Ahmad Ahmad (Madagascar) : 2017 -