Cela fait près d'un an maintenant que la fédération de rugby de Côte d'Ivoire a repris son destin en main.
Un an que le président Elvis Tano a sonné le rappel des troupes et réorganisé l'organe directeur afin de servir de nobles ambitions et viser deux objectifs : une qualification pour la Coupe du Monde de Rugby 2023 en France et une participation aux Jeux olympiques, si possible à Paris en 2024.
Pour cela, une méthode a été choisie : adapter localement les recettes qui ont fait le succès ailleurs.
L’exemple du Kenya
Le premier exemple à suivre, c'est celui du Kenya, le collègue de Rugby Afrique, qui a tout misé sur le 7 et une qualification aux JO. « On ne veut pas se comparer à eux, mais suivre leur exemple », explique Olivier Diomandé, manager général des sélections nationales.
« Le XV peut avoir du mal à percer en Côte d'Ivoire. Ça demande beaucoup de technicité et un environnement spécifique. Ici, on préfère parler de rugby en général, pas du XV ou du 7 en particulier. Mais si on arrive à construire une équipe compétitive à 7, on aura plus de chance d'en avoir une à XV. »
Considérant que le Sevens peut s'implanter plus facilement et surtout plus rapidement sur le territoire ivoirien, Olivier Diomandé confie suivre l'exemple kényan, vainqueur du Singapour 7s en 2016 et qualifié pour les JO 2016 de Rio, qui oscille entre la 8e et la 12e place mondiale sur le World Series et se trouve actuellement dans un processus de recrutement de son nouvel entraîneur.
L’exemple des USA
Le constat est le suivant : le rugby se développe principalement sur trois villes ivoiriennes, « alors que le pays est très vaste », déplore Olivier Diomandé. « C'est pourquoi nous avons choisi de découper le pays en quatre, en quatre conférences, sur le modèle américain. »
Dès lors, la Côte d'Ivoire voit apparaître une conférence Nord-Est, une conférence Nord-Ouest, une conférence Sud-Est et une conférence Sud-Ouest. Un partage pour mieux favoriser et implanter localement le développement du rugby.
L’exemple du Japon
En ce qui concerne le recrutement des joueurs et des joueuses susceptibles de défendre les couleurs ivoiriennes au niveau international, la fédération s'est inspirée de la méthode japonaise qui accompagne, sur et hors des terrains, ses meilleurs éléments, aussi bien sur le plan sportif que professionnel.
« Nous travaillons sur des championnats à 7, hommes et femmes, sur des championnats moins de 20 ans et senior affiliés à des entreprises afin que chaque entreprise puisse prendre en charge un club », explique l'ancien talonneur international ivoirien. « L'idée est de pouvoir les former pour qu'ils travaillent ensuite dans ces entreprises. Il faut que l'on puisse proposer à tous ces jeunes un vrai avenir professionnel et les garder sur place. »
L'exemple des Fidji
Le dernier exemple dont la fédération ivoirienne s'inspire ouvertement, c'est celui des Fidji avec qui elle partage la convivialité et l'esprit de fête autour du jeu. Confetti dans la géographie mondiale, Fidji s'est hissé sur la plus haute marche mondiale de rugby à 7 avec une médaille d'or aux JO de Rio en 2016. A XV aussi la 11e nation mondiale s'est illustrée, ne manquant qu'une seule édition de la Coupe du Monde de Rugby, celle de 1995.
La Côte d'Ivoire, 42e nation mondiale de rugby, avec une seule participation à la Coupe du Monde de Rugby (1995) est un des nouveaux pays émergents et compte bien le faire savoir dans les prochaines années.