CAN 2017 catastrophique, choix contestables de sélectionneurs, phase qualificative au Mondial 2018 totalement gâchée, éjecté du Top 10 au classement FIFA…, la sélection Ivoirienne ne s’est jamais porté aussi mal. Dans cet éditorial la rédaction de Mondialsport.net a tenté de mettre un nom sur le coupable de ce malaise après que nous ayons passé au crible les différents sélectionneurs qui se sont succédés à la tête des Éléphants ces dernières années.
Ça fait la Une
Acte 1 - Le stagiaire Lamouchi pour commencer
En 2012, après l'échec à la Coupe d'Afrique des Nations (CAN), Sidy Diallo qui venait de prendre les rênes de la Fédération ivoirienne de football (FIF), a choisi se débarrasser de François Zahoui. Il a fait alors appel à un technicien français, en la personne de Sabri Lamouchi, qui n'avait jamais entraîné auparavant.
Le message était clair "construire une équipe compétitive" comme il aimait, lui-même, le dire. On comprend alors le premier discours de sieur Sabri Lamouchi "Une équipe qui ne change pas ne peut avancer".
Sabri Lamouchi avait alors commencé à apporter du sang neuf à l'équipe nationale. Des joueurs comme, Boli Mathis, Serge Aurier, Giovanni Sio, Constant Djakpa, sont arrivés en équipe nationale sous la houlette du français. Sabri Lamouchi bien que vomit par les Ivoiriens avant même qu'il commence à travailler, avait réussi, tout de même, de bons résultats jusqu'à cette élimination à la dernière minute du mondial 2014, au Brésil,qui a mis fin à son aventure avec les Éléphants.
Acte 2 - Hervé Renard, la bonne pioche
Ensuite, ce fut au tour d'Hervé Renard. On se rappelle que lors de la présentation officielle d'Hervé Renard, à la salle Balafon, au 22eme étage de l'immeuble de Sofitel Hôtel Ivoire, le président Sidy Diallo avait dit que "l'objectif n'était pas la CAN 2015 mais plutôt la CAN 2017 et le Mondial 2018".
Il avait tenu le même discours qu'avec Sabri Lamouchi. A savoir, "construire une équipe compétitive avec une nouvelle génération de joueur". Mieux, il a ajouté que "si la CAN 2015 venait se serait un bonus".
Il a fallu un entraîneur de la trempe d'Hervé Renard pour dire "quand on est 1er ou 2eme africain, on ne doit pas se contenter d'une place en 1/4de finale". C'est Hervé qui a pris la résolution d'aller chercher la CAN 2015 alors que ce n'était pas l'objectif qui lui était assigné. Et la suite on la connaît. Évidemment la victoire à plusieurs pères.
Les "gens" se sont pavanés partout avec le trophée de la CAN 2015 comme si c'était le fruit de leurs efforts alors qu'ils n'en aient rien. Le pire c'est qu'après la CAN 2015, on avait voulu convaincre Hervé de rester parce qu'il venait de remporter une victoire. Mais lui, il avait déjà pris la décision de partir sous d'autres cieux par la pure négligence et le manque de vision de l'encadrement technique des Éléphants.
Acte 3 - Vint ensuite Dussuyer
C'était le même discours avec Dussuyer qui dans sa tentative de reconstruction de cette équipe qui perdait chaque jour ces cadres (Drogba, Maestro) avait affirmé qu'"un boulon était cassé dans cette équipe".
Rappelons qu'après la CAN 2015 des cadres comme les frères Toure (Yaya et Kolo), le portier Copa Barry, se sont retirés et Dussuyer avait pour mission de "redynamiser le groupe". Mais après l'élimination au premier tour de la CAN 2017, il a été tout simplement limogé.
Acte 4 - Enfin, Wilmots
C’est d’ailleurs le même scénario avec Marc Wilmots. L'objectif n'était pas le mondial 2018 seulement. Il y avait aussi la CAN 2019 au Cameroun et la CAN 2021 que la Côte d'Ivoire organise. Mais il a suffi du premier faux pas, à savoir l'élimination au Mondial 2018 pour qu'il soit remercié, foulant ainsi les critères du contrat.
On se rappelle que dans sa conférence d'après match, après l'élimination des Éléphants face aux Lions de l'Atlas, Wilmots répondant aux questions des journalistes qui lui demandait s'il allait démissionner où pas après cette défaite face au Maroc (0-2), il a répondu qu'il allait consulter le président de la FIF avant de se prononcer. Avant d'ajouter qu'il a manqué un objectif (la coupe du monde 2018) mais qu'il restait encore d'autres objectifs à atteindre, parlant de la CAN 2019 et 2021. Mais le 15 novembre dernier, la FIF faisait savoir que d’un commun accord avec le technicien Belge, les deux partis ont décidé de se séparer.
Faut avouer cependant que Wilmots n’avait pas vraiment convaincu non plus…
A quand un entraîneur dans la durée?
Dans ‘‘Talents d’Afrique’’ spécial Côte d’Ivoire, diffusé sur les antennes du groupe Canal+, Gervinho déclarait ceci: "La Côte d'Ivoire a besoin d'un entraîneur dans la durée qui passera du temps avec les joueurs et avec qui il devra s'entendre".
En effet, les grands entraîneurs travaillent dans la durée. Joachim Low, l'entraîneur de l'Allemagne est à la tête de cette équipe la Mannschaft, depuis 2006. Il a connu des échecs, avant de remporter la coupe du monde 2014. Didier Deschamps est l'entraîneur de l'équipe de France depuis 2012. Otto Fisher, instructeur FIFA, disait lors de son passage à Abidjan en 2009 que "le problème en Afrique, on veut des entraineurs qui produisent des résultats et tout suite mais un entraineur c'est sur la durée, au moins 4 ans, le temps de connaitre les joueurs et former un bon groupe".
Tant que les dirigeants du football ivoirien n'auront pas compris cela et qu'ils voudront fabriquer des "génies", le foot ivoirien tournera en rond.
2012-2017, 5 ans et 4 sélectionneurs
Sous l’administration Sidy Diallo, 4 entraîneurs se sont succédés à la tête de la sélection ivoirienne depuis 2012 et un nouveau est attendu puis que le poste est actuellement vacant. Cette instabilité, ce manque tact dans le choix des sélectionneurs, la collaboration souvent controversé avec ceux-ci, est selon nous, l'une des raisons majeures du malaise du football ivoirien.
