ASEC Mimosas : Soro Bakary se remémore la double confrontation face à Al Ahly en Ligue des Champions (2006)

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ASEC Mimosas : Soro Bakary se remémore la double confrontation face à Al Ahly en Ligue des Champions (2006)

ASEC Mimosas : Soro Bakary se remémore la double confrontation face à Al Ahly en Ligue des Champions (2006)

Décidément, les demi-finales de la Ligue des champions Al Ahly SC – ASEC Mimosas de 2006 ont fortement marqué la majorité des joueurs mimosas qui les ont disputées. Ils n’ont quasiment pas tous digéré cette double confrontation qui a mis fin à leur parcours africain de cette année-là. Soro Bakary, leur valeureux capitaine raconte comment il a vécu ces deux matchs dans les coulisses et sur l’aire de jeu.


Le contexte avant la manche aller

 

Le jour du match, notre sortie des vestiaires a eu lieu dans une ambiance surchauffée. Le public nous huait, nous sifflait, nous crachait dessus. Mais on était confiant et motivé. On chantait sans se préoccuper de tout cela. Les Marocains ont commencé la partie à fond. Ils avaient un attaquant redoutable qui tournait dans ma zone. J’ai profité d’une balle aérienne pour lui rentrer dedans. Je l’ai blessé à une arcade sourcilière, cela l’avait affaibli et la suite sa prestation n’a plus été la même qu’au début du match parce que je l’avais « tué » psychologiquement. Les Marocains ont fortement poussé durant toute la rencontre. Mais notre équipe était bien en place avec un superbe Kanté Guyan dans les buts. On a fait un match héroïque à Agadir en arrachant le match nul (0-0). Le coach Aka Kouamé, les coéquipiers et les dirigeants m’ont félicité pour ma grosse prestation. Mais le PCA, Me Roger Ouégnin nous a tout de suite mis en garde en disant que le match retour serait très difficile parce que le résultat (0-0) était un piège. Il fallait rester sérieux et concentré sur notre objectif.

 

Mauvaise entame et défaite difficile

 

On se comportait bien en championnat national. On était en confiance. Nos dirigeants ont bien joué leur rôle en mettant l’équipe dans de bonnes conditions. Ils ont bien préparé le voyage du Caire et on avait été bien accueilli par les Égyptiens. Avec l’entraîneur Patrick Liewig, on avait préparé minutieusement ce rendez-vous. Il ne fallait pas encaisser de but pour ne pas compromettre nos chances de qualification au match retour.

 

Le jour "J", dimanche 1er octobre 2006, un fait a intimidé la plupart des coéquipiers. Il est vrai qu’on jouait dans un stade FHB qui refusait souvent du monde. Mais le public qu’on a vu, ce jour-là, au National Stadium du Caire, nous a coupé le souffle. À notre sortie des vestiaires pour l’échauffement, 100 000 supporters d’Al Ahly tous habillés de rouge chantaient et hurlaient à gorge déployée et c’était effrayant et paralysant pour les moins aguerris aux joutes continentales. Sans être véritablement menaçant, l’environnement était hostile. Je voyais la peur sur les visages des coéquipiers. J’avais même l’impression que certains regrettaient d’être dans cette arène.

 

En tant que capitaine, j’ai essayé de motiver les uns et les autres. Lorsqu’on est retourné dans les vestiaires et en ressortir ensuite pour le match, beaucoup de coéquipiers étaient fébriles. On est mal entré dans la partie et on a subi le jeu de l’équipe égyptienne dans le premier quart d’heure. Je ne sais pas si c’est la peur qui a décuplé nos forces, mais on s’est battu pour opposer une farouche résistance à nos adversaires. Au moment où on commençait à retrouver la confiance, on a encaissé un but (Abou Treika, 24’), puis un second marqué par le même Abou Treika (38’). En seconde période, on aurait pu marquer un but. Mais on s’est incliné (2-0). On s’est dit qu’on n’avait pas fait ce qu’il fallait.

 

L’espoir de se qualifier

 

Quand on est revenu à Abidjan, les Actionnaires, les dirigeants et notre entraîneur étaient convaincus qu’on pouvait se qualifier chez nous avec un grand soutien de notre public et une forte poussée de notre part. On avait encaissé 2 buts en première mi-temps, au Caire où on avait bousculé ensuite l’équipe d’Al Ahly, en seconde période. Cet optimisme ambiant nous animait aussi. Il fallait refaire rapidement notre retard et marquer ensuite le but qui nous ouvrirait les portes de la finale.

 

La réussite n’a pas été au rendez-vous

 

Le stade FHB a fait le plein le dimanche 15 octobre 2006. Cette fois, on est bien entré dans le match. On a marché sur les Égyptiens en se créant plusieurs occasions de but. On aurait même pu tuer le match en première mi-temps. Malheureusement, nose buteurs DIÉ Fonéyé Vincent et YA Konan Didier ont été très malchanceux.

 

Et c’est Al Ahly qui, contre le cours du jeu, a ouvert la marque à la 38e mn. Cela compliquait nos calculs. Il fallait l’emporter maintenant 4-1. Ce coup du sort ne nous a pas découragés. On était convaincu de se qualifier et on a continué à se battre. Et en seconde mi-temps, YA Konan a marqué deux buts (58e et 78e) qui nous ont permis de l’emporter 2-1. On a même eu deux autres balles de but pour créer l’exploit en l’emportant 4-1. Mais la réussite n’a pas été au rendez-vous. Ce match a été pour moi une symphonie inachevée. On méritait d’aller en finale. Je voulais contribuer aussi à offrir le trophée de la Ligue des champions à mon club et lui permettre d’avoir une deuxième étoile sur son maillot avant d’aller poursuivre ma carrière en Europe. Malheureusement…

D'où provient l'info

  • Source : ASEC Mimosas
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  • Dernière mise à jour : Lun, 01 Mar 2021 à 12h 33
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