Après 6 années de vie commune et 5 titres de champion dont le dernier glanée lors de la saison écoulée, Sylvain Gbohouo et le Tout Puissant Mazembe ont mis fin à leur aventure. Le gardien de but des Eléphants révélé au Séwé Sport de San-Pedro est revenu sur son passage dans le club congolais lors d’un récent entretien accordé à notre confrère Prince De BB, contributeur sur la plateforme Opera News. Le champion d’Afrique 2015 revient également sur son futur, les critiques dont il est victime et bien sûr ses objectifs avec les Eléphants.
Ce qu’il retient de son passage au TP Mazembe
Officiellement au chômage depuis le 02 juillet dernier, Sylvain Gbohouo qui ne faisait plus d’apparition avec le TP Mazembe ces deniers mois a révélé que le divorce d’avec le club congolais remontait en réalité à une date bien plus lointaine.
« Je ne fais plus partie de ce club (TPM). Je suis d'ailleurs en fin de contrat depuis avant l'avènement de la crise sanitaire à Coronavirus. Et comme cette maladie battait son plein, j'étais obligé d'y rester pour la forme. Donc, dans ma tête, le TP Mazembe n'est plus mon club depuis ce temps-là. »
Après 6 saisons passées dans le championnat congolais avec les Corbeaux, Gbohouo dresse un bilan positif de cette aventure et voue une reconnaissance à ses anciens dirigeants et coéquipiers sans qui, tout cela n’aurait puis être possible.
« Le bilan est largement positif. Pendant ma présence dans ce club, nous avons remporté une Ligue des champions, une Coupe de la Confédération, une Super Coupe africaine, quatre titres de champion de la RDC. Et j'ai participé à tous ces succès. J'en suis heureux. C'est grâce à ce club que j'ai remporté ces différents trophées africains. Je ne peux donc qu'être reconnaissant à ses dirigeants, joueurs et supporters. C'est un grand club africain qui m'a fait du bien. C'est vrai que j'aurais bien voulu jouer en Europe. Mais, je respecte la volonté de Dieu. Puisqu'il m'a permis d'être le seul gardien ivoirien à avoir remporté tous ces trophées en Afrique. Et j'en suis très fier. Parce que, j'ai bossé pour ça. »
La CAN 2023 comme ultime objectif
A bientôt 33 ans ‘‘seulement’’ et avec son statut de titulaire dans les perches ivoiriennes, on se doute bien que l’ancien séwéké ambitionne retrouver rapidement du service d’autant plus que les échéances à venir. A moins que le physique ne suive plus…
« Je vous rassure que je me sens très bien dans ma peau. Je rappelle que le poste de Gardien de but est atypique. On peut jouer jusqu'à 37 ans. Il suffit d'avoir une vie saine. Or, je n'ai pas de soucis à ce niveau. Je suis encore actif. Par la grâce de Dieu. Donc prêt à continuer avec de nouvelles ambitions. Mon avenir n'étant plus lié au TP Mazembé, vous saurez dans peu de temps où je vais atterrir. Mais, pour l'heure, je suis en pleines séances d'entraînement au quotidien avec mon coach personnel, Kipré Gogoua, (NB : coach des gardiens de buts du FC San Pedro). Et je me sens à l'aise avec lui. Je suis en train de préparer les futures compétitions. »
Parlant d’échéances, la CAN 2022 au Cameroun approche à grands pas. Une raison de plus pour le portier des Eléphants de se maintenir en jambes. Comme Gervinho, Gbohouo souhait d’ailleurs être du groupe qui défendra les couleurs de la Côte d’Ivoire en 2023 à l’occasion de la CAN que le pays abritera.
« La CAN ? C’est pour ça justement que je m'entraîne durement à Abidjan avec mon coach personnel Kipré Gogoua depuis peu. C'est un autre challenge qui se profile à l'horizon pour moi. Et que je ne dois absolument pas rater. Je veux aider mon pays à ravir une 3è médaille d'Or au Cameroun. Et si Dieu le veut encore, je peux même songer à jouer la CAN 2023 qui se déroulera en Côte d'Ivoire. »
Sa réponse à ses détracteurs
Depuis la CAN 2015 ou il avait fait sensation jusqu’en finale où il s’était blessé, laissant Copa écrire le mot de fin de la belle épopée ivoirienne, Sylvain Gbohouo a régulièrement été sous le feu des critiques. On lui reproche d’être ‘‘vieux’’, de se rendre coupable de sorties approximatives, d’être plus que moyen balle au pied et bien d’autres déficits pour lesquels il devrait laisser la place aux jeunes. A ceux-là, Gbohouo répond ceci :
« Je ne suis pas vieux comme le prétendent certains détracteurs. Mon âge me permet de jouer encore pour longtemps. Donc, je ne vois pas pourquoi des gens me pousseraient à la porte. Je ne me considère pas encore comme un retraité. Et je ne pense que ça sera pour maintenant. J'ai encore des années devant moi. Nous sommes en 2021. J'ai encore deux ans devant moi. Avec comme pour objectif de jouer la CAN 2023 qui sera organisée par mon pays »,
avant d’ajouter :
« Je ne sais pas exactement de quoi me reprochent certains Ivoiriens. C'est vrai qu'il y a des moments où je peux avoir certaines prestations moyennes. Mais, il y a aussi des moments où je sauve notre équipe nationale. Il faut donc qu'ils me félicitent aussi. Au lieu de me traiter de tous les noms à chaque fois. Vous savez, je n'ai pas envie de répondre à des supporters qui sont passionnés. Ce qui m'intéresse, c'est que les Eléphants sont qualifiés pour la CAN 2022. Et que je me prépare durement pour aller aider mes coéquipiers à la remporter. Le reste, ce sont des détails. Dans cette nouvelle génération de l'équipe nationale, c'est la solidarité qui est le maître-mot. Les anciens du groupe dont je fais partie, essaient de prodiguer des conseils avisés aux jeunes. Je voudrais donc lancer un appel aux Ivoiriens : qu'ils nous soutiennent à fonds et surtout qu'ils nous encouragent pendant les matches. Vous savez, le soutien moral à un joueur est très important pendant qu'il est en train de jouer et surtout pour la suite de sa carrière. »
Malgré les critiques, Gbohouo a toujours su faire abstraction et honoré du mieux qu’il puisse le maillot national. Une force qu’il dit puiser dans le travail.
« C'est le travail ! Je crois en ce que je fais. Et je me confie beaucoup au Seigneur qui est réellement ma force. Je vous apprends par exemple que pendant 2 ans (2016 et 2017), je n'ai pas eu d'entraîneur de gardien de buts au TP Mazembe. Mais, j'ai tenu tout ce temps-là. J'ai bossé dur personnellement. Avant un match des Eléphants, je viens deux semaines avant pour bosser avec le coach de la sélection. Je travaille dans l'ombre. Je reconnais que j'ai beaucoup appris au TP Mazembe. »
Avec cet état d’esprit devrait écrire encore de belles pages avec les Eléphants.