Maguy Serge Alain, un pied gauche unique (portrait)

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Maguy Serge Alain, un pied gauche unique (portrait)

Maguy Serge Alain, un pied gauche unique (portrait)

L’un des plus grands milieux de l’histoire du football Ivoirien est mis à l’honneur cette semaine par l’Association des Footballeurs Ivoiriens (AFI) dans sa rubrique ‘‘un joueur, une histoire’’. Doté d’une clairvoyance hors norme dans le jeu, l’ancien Aiglons détenait un sacré pied gauche qui a fait énormément de merveilles dans le championnat Ivoirien et au-delà des frontières.


Ça n’a l’air de rien aujourd’hui. Pourtant en 1993, les 320 millions de FCFA déboursés par l’Atlético Madrid faisaient de Maguy Serge Alain, le joueur africain le plus cher de l’Histoire. Pour s’attacher les services de la star Oyé, le club madrilène et son sulfureux président Jésus Gil y Gil avaient dû sortir le carnet de chèque. C’était le rapport qualité-prix, la transaction parfaite pour un joueur de sa tempe. Qui avait littéralement convaincu ses nouveaux dirigeants à l’épreuve d’un essai.

 

Le milieu de terrain international de l’Africa Sports était un talent pur. Sa clairvoyance dans le jeu et ses délices de passes finissaient de convaincre les puristes du ballon rond. Il était donc hors de question de le transférer à vil prix. Couronné un an plus tôt avec les Eléphants (CAN 1992), Maguy débarquait, alors, dans la capitale espagnole tel un prince. Il s’en souvient. « On m'a installé dans une superbe villa, mon voisin était le chanteur Julio Iglesias. J'avais l'argent, la célébrité, mais surtout beaucoup trop de naïveté. J'étais le joueur le plus cher d'Afrique, mais ce n'est pas moi qui en ai profité », relatait-il, mi-mai 2012, dans les colonnes de La Voix du Nord, alors qu’il entraînait l’AS Hellemmes, un petit club amateur de Lille (France).

 

Maguy Serge Alain avec les Eléphants

 

Chez les Colchoneros, il y a eu bien sûr du football et ses moments exceptionnels, notamment lorsque Maguy croisait le fer en Liga face aux monstres Romario, Stoïchov ou encore Koeman. Il y a eu, également, ce succès en Coupe du roi qui lui valut l'accolade de Juan Carlos d'Espagne. Mais on retiendra, surtout, de cette aventure, sa fin en eau de boudin et toute la polémique qui en a découlé. C’est que deux ans après son départ pour l’Espagne, Maguy rentrait en Côte d’Ivoire. Et, à la surprise générale, il signait à l’ASEC Mimosas, le grand rival, l’ennemi juré de l’Africa Sports d’Abidjan. A une époque où la rivalité entre les deux mastodontes était à son paroxysme, le geste de l’ancien Madrilène jetait un gros pavé de plus dans la marre.

 

Maguy serge Alain sous les couleurs de l'Atlético Madrid

 

Pour justifier ce retour au bercail et ce choix pour le moins étonnant, Maguy répond : « Parce que je n’ai rien vu de l’argent du contrat. Je cours dans le froid et je n’ai rien en retour. Je ne pouvais plus accepter cela. C’est ce qui m’a poussé à revenir au pays. Je pouvais bien retourner à l’Africa, mais Simplice Zinzou était toujours à la tête du club. En allant à l’ASEC, ce n’était pas pour faire mal aux supporters de l’Africa mais pour faire mal à Simplice Zinsou…qui m’a fait du mal » (Notre voie, 2012).

Adulé par les uns et marabouté par les autres, il se blesse gravement lors d’un certain Asec-AS Oumé, dans un choc avec…Bony Tra. C’est pour lui le plus mauvais souvenir de sa carrière, même si cette blessure a été de courte durée. Disons que la vie n’a pas été toujours clémente envers « Superca ».

 

Maguy serge Alain sous les couleurs de l'Atlético Madrid

 

Victime d’un accident de la circulation, il aurait pu y laisser sa peau. « C'était à un croisement, je venais de reconduire des amis. J'ai vraiment failli y passer », assure-t-il. Les séquelles de cette mésaventure sont encore visibles sur son visage. Qu’importe ! Passé entre temps par le Satellite FC du Plateau, le pied gauche magique des Eléphants retrouvera l’Europe en 1999, du côté de la Suisse. Il restera cinq bonnes saisons en terre helvétique (CS Chênois) avant de tirer un trait sur sa carrière en 2005 sous les couleurs du Paris FC. Depuis lors, il coule sa retraite sur le vieux continent, en France notamment. Lors de ses rares passages à Abidjan, « Diégo » fait apprécier ton talent éternel à l’occasion des matches exhibition.

 

Du pain béni pour les fans qui peuvent se remémorer son glorieux passé en équipe nationale et à l’Africa Sports, ses victoires en Coupe des vainqueurs de coupe et en Super Coupe d’Afrique avec le brassard de capitaine noué à l’avant-bras. De toute évidence, Maguy Serge Alain, 49 ans, reste un grand nom du football ivoirien, un talent à la symphonie, malheureusement, inachevée.

D'où provient l'info

  • Source : Avec l'AFI
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  • Dernière mise à jour : Mer, 13 Nov 2019 à 15h 44
  • Contacter l'auteur : news@mondialsport.net

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