Dans sa magnifique rubrique ‘‘ un joueur, une histoire’’, l’Association des Footballeurs Ivoiriens (AFI) a mis cette semaine en lumière l’un des premiers pensionnaires de l’Académie MimoSifcom à savoir Didier Zokora Maestro. Connu pour sa fougue légendaire et son amour pour le football, l’ex-International Ivoirien aura marqué toue une génération.
Ses remontées de balle tout en finesse et ses interventions de grande classe, postérisant au passage les adversaires, épousent à merveille son surnom de Maestro. Un maître du ballon rond, à la technique parfaitement affinée, qui a migré sans difficulté du poste de défenseur central à celui de milieu de terrain.
Les Ivoiriens le découvrent et l’adoubent un soir de 07 février 1999. Jour de gloire des diablotins sortis de l’Académie Mimosifcom, qui brûlent la politesse aux géants espérantistes en Supercoupe d’Afrique. Ce soir-là, dans le back four dressé par Jean-Marc Guillou, Zokora Didier Maestro tient l’axe central avec Kolo Touré Habib. Un tandem détonant par son abattage et sa technicité. Ils ne cèderont qu’une seule fois au bout de 120 minutes.
La suite, on la connaît. L’Asec l’emporte (3-1) face à l’Espérance de Tunis et les jeunes pousses de Sol béni entrent dans l’histoire. Avec brio.
Au bout d’une saison presque parfaite (2e du championnat), c’est au KRC Genk (Belgique) que le natif de Yopougon s’en va poursuivre sa carrière pleine de promesses. A 20 ans. Nouveau challenge. Nouveau poste : milieu défensif. Mais toujours la même qualité, la même maîtrise technique au service du collectif. En effet, comme tout bon crack, le jeune champion d’Afrique s’adapte rapidement à la Jupiler League et fait la fierté des autres Académiciens qui sont encore sur les bords de la Lagune Ebrié.
Sacré champion de Belgique au terme de sa deuxième saison, Maestro joue la Ligue des champions et se frotte au grand Real Madrid. La campagne européenne tourne court. Qu’importe, il monte en puissance au fil des années et frôle même la perfection en 2003-2004, saison au cours de laquelle l’international ivoirien inscrit l’un de ses deux buts en club.
La Belgique conquise, Zokora met le cap sur la France et Saint-Etienne à l’été 2004. A cette même époque, l’équipe nationale de Côte d’Ivoire entre dans une nouvelle dimension. C’est la génération dorée des Drogba Didier, Cyrille Domoraud, Aruna Dindane, Kolo Touré, Akalé Kangah...Maestro est de l’aventure. Inamovible à la récupération. Aboyeur infatigable, qui fait défaut à Saint-Etienne pendant la CAN 2006 en Egypte. L’histoire du football ivoirien retiendra qu’il a formé avec Yaya Touré l’un des plus grands duos de médians en équipe nationale. Même s’il a terminé en position de défenseur central.
Après un passage très réussi en France, le Maestro pose ses valises à Tottenham en Angleterre et réalise trois grosses saisons. S’ensuivent les bails avec FC Séville (2009-2011) en Espagne, Trabzonspor (2011-2014) et Akhisar Belediyespo (2014-2015) en Turquie. Lorsqu’il raccroche les crampons en 2017, après quelques piges en Asie (Inde et Indonésie), l’Eléphant le plus capé totalise 18 ans de carrière professionnelle bien remplie, plus de 600 matches et 123 sélections.
A son palmarès figurent une Supercoupe d’Afrique, deux finales de Coupe d’Afrique des Nations, trois phases finales de Coupe du monde, un championnat de Belgique, une Coupe de la Ligue (Angleterre), une Coupe d’Espagne. Une carte de visite impressionnante et digne de son rang de Maestro.